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Les écoles privées à la peine dans le Jura malgré les subventions

L'école Sainte-Ursule, à Porrentruy, fête cette année ses 400 ans. [RTS - Gaël Klein]
Les écoles privées à la peine dans le Jura malgré les subventions / La Matinale / 2 min. / le 19 août 2019
A l'heure de la rentrée scolaire, les rares écoles privées jurassiennes sont en quête d'un nouveau souffle. Le désintérêt pour ces établissements historiquement dirigés par des congrégations catholiques est flagrant.

Les établissements privés cherchent à enrayer la baisse de fréquentation qui les affecte depuis plusieurs années. Ils n’accueillent aujourd’hui plus que 3% des élèves jurassiens, malgré un soutien étatique.

Car le Jura est l'un des seuls cantons à subventionner ce type d’institutions depuis son entrée en souveraineté. Les écoles privées lui ont coûté 1,8 million de francs en 2018. Mais la part annuelle versée par l’Etat a baissé d’un million de francs en dix ans, un montant révélateur puisque cette allocation est liée aux effectifs.

L’une des trois écoles privées encore existantes a même fermé cet été après 117 ans d’activité: elle n’accueillait plus qu’une vingtaine d’élèves.

S'ouvrir à l'international

A Porrentruy, le Collège et Lycée Saint-Charles à Porrentruy est conscient du phénomène. Il enregistre aujourd'hui 140 élèves, après avoir décidé de s’ouvrir à l’international. "Pour nous, c'est la seule solution", souligne le président du conseil d'administration Jean-Baptiste Beuret lundi dans La Matinale. "Vous savez ce qu'il en est du revenu moyen dans le Jura, ce qu'il en est des coûts par élève si on veut offrir une pédagogie de qualité avec des effectifs réduits par classe. Il y a une équation entre l'écolage nécessaire et le marché dans le Jura qui est insoluble", dit-il.

Le créneau des futurs apprentis

L’école Sainte-Ursule, également à Porrentruy, compte 150 enfants de 3 à 16 ans. Elle a choisi pour sa part de se démarquer de l’école publique en proposant un enseignement particulier aux enfants du secondaire. "Le but pour eux est d'aller en apprentissage, ce n'est pas du tout d'entrer au lycée", explique la directrice Mireille Courbat. "Donc on va adapter notre enseignement pour cela, on va les aider à trouver des places, on va faire des lettres de motivation, pour pouvoir entrer dès la fin de la 11e année en apprentissage dans une entreprise du Jura."

Les écoles privées jurassiennes conservent pour l’instant le soutien d’une majorité de la classe politique. En décembre 2014, elles avaient échappé de très peu au plan d’austérité accepté par le Parlement cantonal.

Gaël Klein/oang

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