Publié

Le projet jurassien de fiscalité des entreprises en quête de consensus

Le ministre jurassien des Finances Charles Juillard lors du débat sur la réforme de la fiscalité des entreprises le 26 juin 2019. [RTS - Gaël Klein]
Le projet jurassien de fiscalité des entreprises en quête de consensus / La Matinale / 1 min. / le 16 juillet 2019
Adopté de justesse en première lecture, le projet jurassien de réforme des entreprises suscite une véritable grogne à gauche. Le PS parle déjà de référendum et seul un compromis le sauvera de l'échec devant le peuple.

Les fronts se sont crispés lors de la première lecture du projet cantonal de la réforme de la fiscalité des entreprises liée au financement de l'AVS (RFFA), adoptée à l'échelon fédéral en mai dernier.

Débattu dans une ambiance étouffante au pire de la canicule du mois de juin, le projet du gouvernement a malgré tout réussi à refroidir la gauche. Le PS et le PCSI ont tenté d’obtenir une augmentation des allocations familiales, afin d’améliorer les compensations sociales. Mais la droite n’en n’a pas voulu, estimant qu'une telle hausse - entre 7 et 11 millions de francs annuels selon elle - pourrait être fatale aux entreprises jurassiennes.

Avec un score de 30 voix contre 28 lors de ce vote, rien ne dit que le texte actuel passerait devant un peuple jurassien qui a l’habitude d’élire à droite mais de voter à gauche.

Vers un échec devant le peuple selon le PS

"C'est un objet qui sera effectivement peut-être plus difficile que ce que le gouvernement pense", relève le président du groupe socialiste Loïc Dobler mardi dans La Matinale. "Moi je suis prêt à défendre un projet équilibré, mais aujourd'hui ce n'est pas le cas", constate le député. "Et si aujourd'hui on devait décider de lancer un référendum, je suis persuadé que les Jurassiennes et Jurassiens, attachés à la justice sociale, rejetteraient ce projet du gouvernement."

Conscient des enjeux, le Département jurassien des finances a convié l’ensemble des groupes parlementaires à une séance le 19 août prochain, a appris la RTS, afin de trouver un consensus.

Le PDC veut privilégier le dialogue

"Cela permettra de discuter davantage que ce qui a été fait jusqu'à la première lecture, où les parties ont communiqué peut-être trop tôt au-delà du parlement ce qu'elles souhaitaient et cela a peut-être un peu crispé les fronts", souligne la présidente du groupe PDC Anne Roy-Fridez. Son parti ne souhaite pas aller devant le peuple avec cette réforme, "notamment en termes de calendrier puisqu'on approche gentiment de la fin de l'année", remarque-t-elle. "Ce serait péjorant pour les entreprises jurassiennes de se retrouver avec une solution qui n'est pas adaptée à la situation." En l'état, le PDC privilégie donc le dialogue avec l'ensemble des parties.

Le verdict parlementaire tombera le 4 septembre, date de la 2e lecture par les députés.

Gaël Klein/oang

Publié