"Ils ont droit de crier leur colère, de manifester leur angoisse", reconnaît l'éditeur et élu PLR genevois dans le 19h30, avant de relever "une forme de disproportion" dans ce qui s'est passé à Genève. Dans le système suisse de dialogue social, estime Ivan Slatkine, "on peut manifester pour faire valoir ses revendications, mais de là à prendre en otage l'ensemble d'une ville pendant deux jours, cela me semble quelque peu exagéré."
"Il aurait fallu attendre la fin des négociations"
Il ne s'agit pas de mettre de l'huile sur le feu, précise l'éditeur pour qui la revendication des maçons "est certainement justifiée sur certains points." Le président de la Fédération des entreprises romandes (FER) estime cependant qu'il aurait fallu attendre l'issue des négociations avant - le cas échéant - d'augmenter la pression. "Là, on a l'impression qu'on déclare la guerre avant même d'avoir vraiment posé les éléments sur la table."
"Très difficile d'augmenter le salaire de tout le monde"
De manière générale, la tendance est à réclamer une augmentation généralisée des salaires cette année en Suisse, compte-tenu de la situation florissante de l'économie.
"On souhaite tous des augmentations de salaire, parce que des augmentations de salaire sont la preuve que l'entreprise va bien", note Ivan Slatkine (…) Et une économie dynamique, c'est une économie prospère pour les entrepreneurs mais aussi pour les salariés".
Mais le patron des entreprises romandes rappelle que l'économie n'est pas un tout où l'on peut généraliser. "Il y a des entreprises qui se portent très bien et qui augmentent les salaires (..) et il y a des secteurs qui vont moins bien. "C'est très difficile de dire qu'il faut augmenter le salaire de tout le monde."
Propos recueillis par David Berger
Réalisation web: Olivier Angehrn
Soutien aux mesures d'accompagnement
Face aux difficiles négociations entre la Suisse et l'Union européenne sur un accord-cadre, Ivan Slatkine rappelle que la Fédération des entreprises romandes défend les mesures d'accompagnement.
"Très clairement, on s'est mis dans le même camp que le syndicat Unia au niveau national. Il ne s'agit pas de casser ces mesures, c'est ce qui fait la force de notre pays (…) Il faut discuter tous ensemble pour trouver des solutions."
Le président de la Fédération des entreprises romandes craint par ailleurs "encore plus d'insécurité juridique" en Suisse si l'initiative de l'UDC sur les juges étrangers devait être acceptée le 25 novembre.
"Ce n'est pas de cette manière-là qu'on va construire la confiance" avec l'Europe. "On doit être crédibles vis-à-vis de ses partenaires. Et cette initiative sur l'autodétermination enfonce beaucoup de portes ouvertes."
Pour l'éditeur, le texte s'inscrit dans une stratégie plus globale de l'UDC, "qui est celle d'isoler notre pays par rapport au reste du monde."