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Les surprenants mécènes d'Eric Stauffer pour les élections genevoises

Genève en marche: Eric Stauffer présente une liste de ses soutiens financiers
Genève en marche: Eric Stauffer présente une liste de ses soutiens financiers / 19h30 / 2 min. / le 9 avril 2018
A six jours des élections, le candidat de Genève en marche Eric Stauffer a livré lundi une liste de 30 sponsors de sa campagne, dont le milliardaire brésilien Carlos Sanchez et l’ex-premier ministre de Thaïlande Thaksin Shinawatra.

Mais d'où vient l’argent de la campagne du nouveau parti d’Eric Stauffer? Agacé par les fuites dans la presse, le candidat aux élections cantonales genevoises veut jouer la carte de la transparence. Le nom de deux milliardaires étrangers attire l'attention.

Le premier, Thaksin Shinawatra, ex-Premier ministre de Thaïlande, a été renversé en 2006 et condamné pour enrichissement personnel par la Cour suprême de son pays.

Le second, Carlos Sanchez, est un Brésilien actif dans l'industrie pharmaceutique avec qui Eric Stauffer, administrateurs de nombreuses sociétés, partage une amitié et des intérêts professionnels. Mais le Genevois se défend de tout mélange des genres: "Il n’y a pas de lien entre mes affaires et la politique. Ça s’est fait sur une base amicale."

La liste des sponsors de Genève en marche [DR]

Montant des donations inconnu

Reste encore pour l'heure deux inconnues: le montant des donations des deux milliardaires, ainsi que la provenance exacte des fonds. La réputation des deux hommes aiguise forcément la curiosité. L'ex-Premier ministre thaïlandais est toujours en exil suite à sa condamnation, tandis que le nom de Carlos Sanchez, apparu dans le scandale des Panama Papers, a fait la Une des médias brésiliens.

Pas de quoi inquiéter Eric Stauffer qui affirme que l'origine des fonds de sa campagne, déposés à la BCGe, est propre."ll faut arrêter avec ce délire des Panama papers. Ce n'est pas parce que vous êtes propriétaire d'une société basée à Panama que vous êtes hors-la-loi."

En Suisse, seuls cinq cantons dont Genève contraignent les partis à être transparents. Mais la loi ne précise rien pour les donations venues de l'étranger, même si elles sont potentiellement litigieuses.

Interrogé dans le 19h30 de la RTS lundi, le fiscaliste Xavier Oberson a reconnu que le niveau de contrôle était "très faible" en Suisse. "Je pense que ce n'est pas très sain, a-t-il poursuivi. Il faut que l'opinion publique puisse se rendre compte d'où vient l'argent".

>> Voir l'interview de Xavier Oberson dans le 19h30 :

Transparences des fonds: les explications de Xavier Oberson, professeur de droit fiscal, UNIGE
Transparences des fonds: les explications de Xavier Oberson, professeur de droit fiscal, UNIGE / 19h30 / 2 min. / le 9 avril 2018

Claude-Olivier Volluz

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