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L'hypnose se démocratise au sein des Hôpitaux universitaires de Genève

Dès 2018, les patients des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) pourront bénéficier de l'hypnose pour soulager certaines douleurs ou anxiétés, voire remplacer des anesthésies.

Si l'hypnose est utilisée depuis les années 1980 au sein des HUG, un nouveau programme veut former 10% des médecins et du personnel soignant d'ici 2020. Les premiers professionnels recevront leur certification le 27 janvier, puis seront habilités à la pratiquer dans les soins quotidiens.

Cette vaste promotion de l'hypnose résulte d'études scientifiques qui démontrent son efficacité sur la diminution de l'anxiété et des douleurs, mais aussi des nausées, vomissements et phobies, expliquent les HUG dans un communiqué mercredi.

S'il le souhaite, le patient pourra y faire recours dans une trentaine de situations, par exemple lors de l'annonce d’une mauvaise nouvelle, pour soulager les douleurs ou les effets secondaires d'une chimiothérapie ou lors d'une grossesse/accouchement.

Cela n'a rien à voir avec un quelconque pouvoir de l'hypnotiseur, c'est une capacité que nous avons tous naturellement.

Eric Bonvin, directeur général de l'Hôpital du Valais

Une pratique relationnelle

Eric Bonvin, directeur général de l'Hôpital du Valais, pratique l'hypnose depuis une vingtaine d'années. Pour lui, nous vivons en ce moment "une période de regain d'intérêt pour cette pratique relationnelle." Le médecin rappelle sur le plateau du 19h30 que l'hypnose ne remplace pas un traitement, mais accompagne les patients qui ont du mal à faire avec leur maladie.

"En s'imaginant dans un endroit agréable, on va déjà transformer notre perception de l'instant présent, poursuit Eric Bonvin. Ce qui me frappe, ce sont les aptitudes humaines des patients qui arrivent à faire face à des épreuves si difficiles."

L’hypnose aux HUG: les précisions d’Eric Bonvin, directeur général de l’Hôpital du Valais
L’hypnose aux HUG: les précisions d’Eric Bonvin, directeur général de l’Hôpital du Valais / 19h30 / 3 min. / le 17 janvier 2018

"Pas une hypnose de spectacle"

L'application la plus extrême est le remplacement de l'anesthésie générale par l'hypnose au cours d'une chirurgie. "Ce n'est pas le but premier de ce programme", explique mercredi dans le 12h45 de la RTS Adriana Wolff, médecin adjointe dans le service d'anesthésiologie des HUG. Si l'hypnose pourrait s'appliquer dans certaines opérations, cela "demande la motivation du chirurgien et du patient", rappelle la doctoresse.

Quant à l'image parfois mystique de l'hypnose, la médecin se veut rassurante: "Le développement de la neuro-imagerie permet de voir ce qu'il se passe vraiment dans le cerveau. Cela démystifie et permet à l'hypnose de devenir une pratique médicale. Ce n'est pas du tout de l'hypnose de spectacle."

Mouna Hussain

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