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Des pieux datant du néolithique découverts dans la rade de Genève

Des archéologues travaillent à dégager un pieu pris dans l'argile aux Eaux-Vives à Genève, sur un site palafittique datant de 2600 ans avant J.-C. [Keystone - Martial Trezzini]
Des pieux datant du Néolithique découverts dans la rade à Genève / Le 12h30 / 2 min. / le 5 janvier 2018
Après un mois de fouilles sur la future plage des Eaux-Vives à Genève, des archéologues ont mis au jour 130 pieux datant de 2600 ans avant Jésus-Christ. Au total, 500 à 1000 pilotis resteraient enfouis dans le sable.

Le chantier de la plage des Eaux-Vives permet actuellement aux archéologues d'effectuer une importante fouille dans le Léman. Cela constitue un événement rare, car ces sites palafittiques sont protégés par l'Unesco et ne peuvent donc pas être touchés.

Les pilotis découverts par les spécialistes servaient de structures pour les maisons. Après les avoir topographiés et prélevés, ils ont été envoyés au laboratoire romand de dendrochronologie à Cudrefin, dans le canton de Vaud.

Datation très précise

D'ici la fin des fouilles, les archéologues devraient en connaître davantage sur le nombre de personnes qui habitaient dans cette zone de la Rade de Genève, exactement 2602 ans avant J.-C. "(Ces pièces) sont datées à l'année près, même à la saison près parfois", a indiqué à la RTS l'archéologue Christiane Pugin Russbach.

Il sera toutefois difficile d'en savoir plus sur ce site, car aucun objet n'a été trouvé. La rade de Genève est très exposée à la bise. Les courants et les vagues ont provoqué une forte érosion, si bien que le fond du lac a littéralement été nettoyé.

Des maisons qui révèlent leurs secrets

Sur un autre site non loin de la plage des Eaux-Vives, les analyses ont montré qu'il y avait quatre ou cinq familles qui peuplaient ces villages préhistoriques. "Sur le site du Plongeon, que nous avons fouillé il y a quelques années, on sait que ce sont de petites maisons qui se déplaçaient, occupées pendant vingt à trente ans, et qui étaient ensuite abandonnées. Et les gens se déplaçaient et construisaient une autre maison un peu plus loin ou à côté. Ceci dépendait de l'environnement, si le lac était haut ou bas, ou si la saison était plus ou moins chaude".

A travers leurs poteries, on sait également qu'ils avaient des liens étroits avec la Méditerranée, contrairement aux habitants des rives du lac de Neuchâtel, davantage orientés vers le nord.

Sylvie Lambelet/hend

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