Publié

Des témoignages accablent Tariq Ramadan, alors professeur à Genève

Tariq Ramadan a été professeur à Genève. [Keystone - Martial Trezzini]
Tariq Ramadan a été professeur à Genève. - [Keystone - Martial Trezzini]
Tariq Ramadan aurait séduit et même eu des relations sexuelles avec certaines de ses élèves mineures alors qu'il enseignait à Genève, a révélé samedi la Tribune de Genève. La direction d'un établissement avait reçu des dénonciations, a appris la RTS.

Les témoignages sur les abus supposés de Tariq Ramadan s'accumulent et rattrapent désormais sa carrière auprès de l'instruction publique genevoise.

Quatre Genevoises ont accepté de témoigner anonymement dans la Tribune de Genève. Elles évoquent des faits remontant aux années 1980 et 1990, alors que l'islamologue était professeur au Cycle des Coudriers puis au Collège de Saussure.

Relations dans sa voiture

L'une d'elles, âgée de 15 ans à l'époque, raconte avoir fréquenté Tariq Ramadan en dehors des heures scolaires et avoir eu des relations intimes à l'arrière de sa voiture, "à deux ou trois reprises".

"J'ai été abusée et violentée", rapporte une autre victime présumée de 18 ans au moment des faits, qui évoque, elle, des relations sexuelles "consenties mais très violentes".

"J'avais 17 ans quand on a commencé à s'embrasser et 18 ans quand on a eu des rapports sexuels", rapporte une troisième femme, qui dit ne pas avoir été menacée ou avoir subi de violences physiques, tout en affirmant toutefois avoir eu le sentiment qu'elle se trouvait "sous le contrôle" de Tariq Ramadan.

La Tribune de Genève rapporte aussi les paroles d'une ex-élève, qui aurait reçu des avances à 14 ans, sans que son professeur de l'époque ne passe à l'acte.

La direction avertie en 1990

La RTS a pu parler à un ancien élève du Collège de Saussure, qui raconte avoir eu connaissance de deux cas de harcèlement présumé; deux camarades de l’époque qui se sont confiées à lui.

Il affirme avoir fait remonter ces cas auprès d’une des doyennes de l'établissement. Cette dernière, que nous avons pu contacter, confirme avoir fait remonter l’information à la direction. Le directeur de l’époque est resté injoignable aujourd'hui.

Contactée par la RTS, Martine Brunschwig Graf, conseillère d’Etat en charge de l’Instruction publique de 1993 à 2003, a quant à elle affirmé ne jamais avoir reçu de dénonciation de la part du directeur du Collège de Saussure.

Cecilia Mendoza/mre

Publié