Publié

Un programme inédit des HUG soutient les femmes enceintes obèses

Le nombre de femmes enceintes et obèses est en augmentation. [AP/Keystone - Paul Sakuma]
Un programme inédit des HUG soutient les femmes enceintes obèses / Le 12h30 / 2 min. / le 20 janvier 2017
L'obésité est un facteur de risques pour la femme enceinte et pour son bébé. Partant de ce constat, les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) développent un programme destiné aux futurs mères souffrant d'un fort surpoids.

Suivis obstétrique et psychologique, ateliers de cuisine éducatifs ou encore gymnastique douce, ce programme personnalisé a été présenté aux médias vendredi s'étend à des domaines variés. Il s'agit d'une première du genre en Suisse.

Environ 10% des futures mamans sont obèses au moment où débute leur grossesse, et 5% supplémentaires le deviennent avec la prise de poids liée à la grossesse: tels sont les chiffres auxquels aboutit la maternité des HUG, la plus grande de Suisse, qui a fait des relevés durant trois mois.

Risques pour la mère et l'enfant

Or, les risques sont nombreux, souligne Begoña Martinez de Tejada, médecin au service d'obstétrique des HUG et l'une des responsables du nouveau programme intitulé "Contrepoids maternité".

"Pour la mère, on aura des problèmes de diabète, d'hypertension, un risque de thrombose, d'accouchement prématuré. Pour les foetus et les bébés, il y a davantage de risques de fausse couche, d'avoir un bébé qui décède in utero", explique la doctoresse.

Suivi médical et conseils

Les enfants ont également un risque plus grand de développer une obésité dans les cinq ans qui suivent, et après de développer un syndrome métabolique (ensemble de signes physiologiques qui accroissent le risque de diabète de type 2, de maladies cardiaques et d’accident vasculaire cérébral, ndlr), informe encore Begoña Martinez de Tejada.

Lorsqu'elles viennent consulter à la maternité, les femmes obèses se voient dorénavant proposer un suivi spécial médical et psychologique. Mais également des conseils diététiques et des activités physiques - gymnastique douce ou danse-thérapie. Le but est de réduire les risques pendant la grossesse et l'accouchement, mais aussi au-delà.

Briser un tabou chez les soignants

Il y a également des barrières à franchir du côté des soignants pour oser évoquer ces problématiques ouvertement.

"On voyait ces patientes entrer dans notre consultation avec un problème de surpoids, mais personne n'évoquait ces problèmes-là", souligne la doctoresse. "Or, ces femmes savent qu'elles ont un problème de surpoids, mais elles voient aussi que les cliniciens sont très mal à l'aise pour discuter de ça. On veut donc apprendre aux soignants à parler de ça sans avoir aucun problème ni complexe."

Une première jeune mère a déjà suivi le nouveau programme - avec des résultats réjouissants puisqu'elle a perdu 10 kilos après sa grossesse.

Mathieu Cupelin/kkub

Publié