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Sandrine Salerno: "Les agents de l’Etat devraient pouvoir porter le voile"

Sandrine Salerno, conseillère administrative de la Ville de Genève. [Keystone - Martial Trezzini]
Sandrine Salerno: "ce sont les femmes musulmanes qui doivent décider ce qu'elles veulent faire" / Forum / 1 min. / le 1 mai 2016
La socialiste Sandrine Salerno, conseillère administrative de la Ville de Genève, se déclare pour une laïcité ouverte, autorisant les fonctionnaires à afficher des signes religieux du moment qu'ils accomplissent leur mission publique.

Interrogée dans l'émission Forum, Sandrine Salerno anticipe une décision de la Ville de Genève concernant une employée voilée. Le cas de cette fonctionnaire avait fait polémique en février, suscitant la colère du canton, alors qu'une loi sur la laïcité est en discussion au Grand Conseil.

Pour la conseillère administrative, le concept d’Etat neutre est un leurre et seule une attitude pragmatique et tolérante peut régler la question du vivre-ensemble, en particulier dans une société cosmopolite comme celle de Genève.

L'égalité salariale comme priorité

La militante féministe dénonce ainsi l'instrumentalisation politique autour de la question du voile et de l’égalité hommes-femmes. Les sphères professionnelle et politique sont encore à dominante masculine et sexiste, y compris à gauche.

Pour Sandrine Salerno, les priorités en matière de défense des femmes aujourd'hui sont avant tout salariales.

Laetitia Guinand/dk

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"Les choses se passent bien à Genève aujourd'hui"

Le cas de l'employée voilée a fait polémique jusqu’à fâcher le canton de Genève. Interrogée lundi soir dans l'émission Forum en réaction aux propos de Sandrine Salerno, la conseillère d’Etat en charge de l’Education Anne Emery-Toracinta défend la "laïcité par soustraction" appliquée en Suisse.

"Je privilégie la situation qui est la nôtre depuis très longtemps, à savoir une souplesse pour les élèves, qui peuvent porter des signes. Par contre, pour les enseignants ou les membres du personnel administratif et technique qui seraient en contact avec les élèves, on demande une absence de signe religieux ostensible", explique-t-elle.

Les choses se passent bien à Genève aujourd'hui, souligne Anne Emery-Toracinta: "on est le canton le plus muticulturel de Suisse, probablement parce qu'on a une certaine sérénité."

La conseillère d'Etat s'inquiète en revanche face à l'islamophobie qui - dit-elle - se cache sous cette polémique. "Le véritable enjeu est peut-être là", remarque la ministre cantonale.