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"Nous n'avons pas été débordés", assure la cheffe de la police genevoise

Monica Bonfanti. [Keystone - Martial Trezzini]
Manifestation violente contre les coupes dans la culture à Genève / Forum / 7 min. / le 20 décembre 2015
Alors qu'une manifestation sauvage a fait de gros dégâts au centre de Genève, la cheffe de la police Monica Bonfanti balaie les critiques. La police a choisi de ne pas intervenir, assure-t-elle.

Graffitis sur les murs, déprédations et lieux historiques souillés: les Genevois ont découvert dimanche matin une ville saccagée par une manifestation sauvage de plusieurs centaines de personnes durant la nuit. Les dégâts sont estimés à plusieurs dizaines de milliers de francs.

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Alors que l'action était annoncée depuis plusieurs jours, sur les réseaux sociaux notamment, les protestataires ont pu agir en toute impunité pendant plus d'une heure avant que les forces de l'ordre n'interviennent.

"La police n'a pas été débordée", assure pourtant sa cheffe Monica Bonfanti, interrogée dimanche dans Forum.

Enquête judiciaire ouverte

"Il ne s'agissait pas d'une manifestation non autorisée mais d'un rassemblement sauvage, qui n'a fait l'objet d'aucune demande", a indiqué la Tessinoise, visiblement remontée par certaines critiques. "Nous étions au courant et avions un dispositif adéquat sur place", a-t-elle assuré.

"Notre objectif était de gérer la manifestation. Nous avons protégé les lieux stratégiques, notamment les rues basses et le centre-ville", a expliqué Monica Bonfanti, justifiant ainsi la passivité de la police.

Nous avons craint de créer encore plus de dégâts avec une intervention

Monica Bonfanti, cheffe de la police genevoise

Pour la cheffe de la police, l'absence d'arrestations est un choix stratégique. "Dans un tel cas, il faut faire une pesée d'intérêts. Avec 500 personnes en face de nous, nous aurions pu créer davantage de problèmes en tentant une intervention", s'est-elle défendue.

Monica Bonfanti préfère miser sur le volet judiciaire. "Oui, il y a eu des déprédations. Mais nous avons aussitôt réalisé un état des lieux, recherché des traces pour l'enquête judiciaire. Les coupables seront identifiés, même si cela prend plusieurs mois".

"Le terrorisme, c'est totalement différent"

Alors que le porte-parole de la police avait reconnu que le nombre d'agents était "insuffisant" pour une réaction immédiate, Monica Bonfanti balaie, elle, toute critique. "Les manifestants n'étaient pas 50 comme on a pu le lire, mais 500. Cela aurait été bien plus facile d'agir face à un petit groupe, car pour arrêter des personnes, vous devez d'abord les extraire de la manifestation", a expliqué la cheffe de la police.

Cette incapacité d'action des forces de l'ordre n'est-elle pas inquiétante, alors que Genève est en état d'alerte? "Le degré d'alerte concerne la menace terroriste, cela n'a rien à voir avec la manifestation d'hier", a rétorqué Monica Bonfanti. Et de conclure: "Nous n'avons absolument pas été débordés, je vous interdis de le dire".

asch

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