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Antonio Hodgers: "Je m'engage à soutenir la production de chlore en Valais"

Antonio Hodgers. [Keystone - Martial Trezzini]
Antonio Hodgers, conseiller d'Etat genevois / L'invité de la rédaction / 23 min. / le 27 avril 2015
Le conseiller d'Etat genevois Antonio Hodgers est revenu lundi sur l'accident de train de matières toxiques de samedi à Daillens (VD) et a proposé sur la RTS une solution pour limiter les risques.

"Le même accident avec des wagons de chlore au centre-ville de Genève, de Lausanne ou de Sion, aurait pu facilement provoquer des dizaines, voire des centaines de morts." Revenant dans le Journal du matin sur l'accident ferroviaire du week-end dans le canton de Vaud, le responsable du Département genevois de l'aménagement, du logement et de l'énergie a dit à quel point "on a eu de la chance". Par conséquent, "on ne peut pas rester les bras croisés", selon Antonio Hodgers.

Concrètement, sans se précipiter dans la mesure où cela fait des mois que le dossier du transport de matières dangereuses - le chlore en particulier - est en discussion, le ministre écologiste propose une mesure "relativement simple", en vigueur aux Pays-Bas: "Produire le chlore sur place, à proximité de son lieu de consommation, en l'occurrence les usines de Lonza et de Syngenta en Valais."

Engagement

Antonio Hodgers voit plusieurs avantages à cette idée: la diminution des risques liés au transport de chlore sur l'Arc lémanique et la création d'emplois en Valais. "Une solution gagnant-gagnant, techniquement possible puisque cela se faisait en Valais jusqu'en 2002."

>> Ecouter la position du PDC valaisan Yannick Buttet sur la question :

Le conseiller national PDC valaisan Yannick Buttet. [Keystone - Peter Schneider]Keystone - Peter Schneider
Quelles alternatives au transport des matières dangereuses? L'interview de Yannick Buttet / Le Journal du matin / 1 min. / le 27 avril 2015

Pour donner une perspective à cette proposition et "mettre la seconde" vitesse, le conseiller d'Etat s'est engagé à ce que "les Genevois puissent d'une manière ou d'une autre donner un coup de pouce financier à l'installation de ces usines de chlore en Valais. A moi de trouver des sources de financement." Cela permettrait - "peut-être que les Vaudois seraient aussi prêts à y contribuer" - d'aller de l'avant et de transformer cette hypothèse en objectif.

"Schizophrénie"

Evoquant la position du Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication (DETEC), le Genevois a pointé du doigt une certaine "schizophrénie", dans la mesure où des services prônent la construction de logements dans les centres urbains, alors que d'autres estiment au contraire qu'il ne faut pas bâtir près des gares, car il y a danger avec le passage de chlore. Cela amène Antonio Hodgers à dire qu'en matière de "pesée d'intérêts, la liberté économique ne peut être plus importante que la sécurité des habitants au bord des voies ferrées."

Pour lui, la sécurité est un enjeu majeur. Il faudra par conséquent "investir ces prochaines années des centaines de millions, voire des milliards de francs à l'amélioration du réseau ferroviaire," pour éviter que les accidents ne se répètent.

Déblocage

Le conseiller d'Etat a en outre indiqué avoir obtenu un premier succès en matière de transport de chlore: "Les trains de chlore ne passeront plus par La Praille-Acacias-Vernets (PAV). Et avec cette décision, on a gagné la possibilité de construire des milliers de logements, même s'il y a des raisons autres que le chlore qui bloquent encore."

>> Lire : 7000 nouveaux logements bloqués à Genève par le transport de chlore

gax

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"Boutade"

Interrogé sur sa volonté supposée de vouloir déplacer les réserves de pétrole de Vernier (GE) en Valais, Antonio Hodgers a relevé que ces propos avaient été tenus le 1er avril sous forme de "boutade".

Nuria Gorrite exclu un soutien vaudois

La conseillère d'Etat vaudoise Nuria Gorrite a exclu lundi que l'Etat soutienne la production de chlore sur des site en Valais, comme l'a évoqué Antonio Hodgers.

Elle juge "un peu audacieux" les propos de son homologue genevois. Nuria Gorrite soutient l'idée de produire le chlore là où il est utilisé. Mais elle juge "prématuré de mettre à la charge des collectivités publiques les coûts d'exploitation d'entreprises chimiques qui dégagent de juteux bénéfices", a-t-elle dit.