Les Genevoises et les Genevois sont appelés aux urnes ce dimanche pour élire leur futur Conseil d'Etat et leur nouveau Parlement pour la législature 2023-2028. Petit tour d'horizon des enjeux de ces élections, qui pourraient être riches en rebondissements.
Quatre magistrats sortants figurent parmi les 23 candidats en lice pour le premier tour de l'élection au Conseil d'Etat: le socialiste Thierry Apothéloz, les Verts Antonio Hodgers et Fabienne Fischer ainsi que la PLR Nathalie Fontanet.
Les départs annoncés des ministres sortants Anne Emery-Torracinta (PS), Serge Dal Busco (Le Centre) et Mauro Poggia (MCG) laissent planer un certain suspense dans cette élection et pourrait bien rebattre les cartes.
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L'union fait (presque) la force à gauche
Deux femmes, deux hommes: les candidats du PS et des Verts – Carole-Anne Kast, Fabienne Fischer, Thierry Apothéloz et Antonio Hodgers – figurent sur une liste unique dès le premier tour au Conseil d'Etat.
Ensemble à gauche part désunie et présente deux listes distinctes. EàG-SOL.DAL.PdT lance trois candidats (Françoise Nyffeler, Alexander Eniline et Teo Frei) et la liste d'Union populaire deux (Jean Burgermeister et Stefanie Prezioso).
Morcelée, la droite pourra-t-elle créer la surprise?
C'est plus divisée que jamais que la droite se présente au premier tour de l'élection au Conseil d'Etat. La traditionnelle Entente est en coma artificiel. Le Centre et le PLR n'ont pas réussi à se mettre d'accord et ont décidé de faire bande à part, contrairement à ce qui s'est fait dans d'autres cantons, comme Vaud et Fribourg. Il n'y a pas non plus eu de coalition avec l'UDC (Lionel Dugerdil et Michael Andersen), les Vert'libéraux (Marie-Claude Sawerschel et Marc Wuarin) ou le Mouvement citoyen genevois (MCG).
Le siège MCG laissé vacant par Mauro Poggia suscite de nombreuses convoitises. Ce départ annoncé met le parti sur un potentiel siège éjectable et il reviendra à Philippe Morel d'essayer de le conserver.
Les deux candidats du Centre – Delphine Bachmann et Xavier Magnin – auront aussi la tâche de sauver le siège du ministre des infrastructures Serge Dal Busco.
En quête de sa nouvelle identité depuis l'affaire Maudet, le PLR comptera sur la sortante Nathalie Fontanet pour tirer son épingle du jeu et peut-être emmener dans son sillage la deuxième candidate des libéraux-radicaux, Anne Hiltpold.
D'éventuelles réconciliations des partis de droite durant l'entre-deux tours pourraient toutefois rebrasser les cartes.
Les électrons libres
L'élection du 2 avril se distingue des précédentes par l'émergence de nouveaux partis ou mouvements qui présentent également des candidats. Parmi eux, le candidat de l'Elan radical Roland-Daniel Schneebeli (ancien PLR), et deux anciens conseillers d'Etat Luc Barthassat (CIVIS et ex-PDC) et Pierre Maudet (Libertés et justice sociale), qui ont chacun fondé leur propre formation en vue de cette élection.
Rares sont ceux qui s'avancent sur le résultat que pourrait obtenir Pierre Maudet. Mais lors de l'élection complémentaire de 2021, l'ancien PLR avait fait un bon score malgré l'affaire qui l'entourait (l'acceptation d'un avantage lors de son voyage à Abu Dhabi pour lequel il a été condamné). Le candidat de Libertés et justice sociale avait même devancé son ancien camarade de parti, le PLR Cyril Aellen, qui avait terminé troisième du premier tour et qui s'était retiré dans la foulée.
Philippe Oberson (Résistance populaire) et Olivier Pahud (Evolution Suisse) font aussi bande à part.