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Les élus pourront désormais se faire remplacer au Parlement de la Ville de Genève

Séance du Conseil municipal de Genève, le 01.11.2022. [Keystone - Salvatore Di Nolfi]
Les élus pourront désormais se faire remplacer au législatif de Genève / La Matinale / 2 min. / le 24 novembre 2022
Les règlements des Parlements cantonaux et communaux s'adaptent à l'évolution de la société. De plus en plus d'élus peuvent désormais se faire remplacer en séance ou en commission, et ce sera le cas en ville de Genève dès 2023.

Le canton de Fribourg a récemment adopté le système de suppléance pour son Grand Conseil. Et, dernière en date, la Ville de Genève a accepté de sauter le pas pour 2023.

Le but est de limiter les démissions des jeunes politiciennes et politiciens, notamment les nouveaux parents qui peinent à concilier leur mandat avec leur vie familiale et professionnelle.

"Une expérience assez difficile à mener"

Plusieurs élus du Conseil municipal de la Ville de Genève ont récemment démissionné pour cette raison. C'est le cas de Julie Frossard, ancienne élue d'Ensemble à Gauche.

"J'ai été élue à 28 ans, je suis la maman d'une petite fille de trois ans, et j'exerce en parallèle un travail à 80%", a-t-elle expliqué jeudi dans La Matinale de la RTS. "C'est vrai que le cumul d'une activité professionnelle et la responsabilité d'un enfant en bas âge a été une expérience assez difficile à mener dans la durée."

Les "viennent-ensuite" à la rescousse

Pour éviter ce genre de départ, le parlement de la Ville de Genève vient donc d'accepter un système de suppléance. Les personnes qui n'ont juste pas été élues, celles qu'on appelle les "viennent-ensuite", serviront de remplaçants.

Cela peut concerner des absences de courte durée, pour un empêchement professionnel par exemple, ou de plus longue durée comme des congés maternité ou paternité. Les partis choisiront leurs règles.

Motion déposée dans le canton de Vaud

Et ces arguments séduisent aussi dans le canton de Vaud. Une motion a été déposée pour instaurer des suppléants au Grand Conseil. Pour son auteur, le député Vert Yannick Maury, c'est aussi une question de démocratie.

"A l'heure actuelle, au Grand Conseil vaudois, aucun bloc politique n'a la majorité", a-t-il souligné. "Et comme un nombre important de votes se jouent finalement à très peu de voix, le vote peut pencher d'un côté ou de l'autre uniquement en fonction des absences ou des présences de députés, ce qui est évidemment problématique."

Le système de suppléance existe déjà dans plusieurs cantons, à l'échelle communale et cantonale. Au Grand Conseil genevois par exemple, cela permet d'assurer presque 100% de présence à toutes les séances.

Anouk Pernet/oang

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"Un bon premier pas" en Ville de Genève

Pour la directrice du Bureau de l'égalité de l'Etat de Genève, Emilie Flamand, la décision en Ville de Genève est un bon premier pas.

A son avis, la suppléance a du sens surtout pour les congés de longue durée. "Et si on veut rendre la politique plus compatible avec la vie de jeunes parents", dit-elle, "c'est aussi aux horaires des séances ou à la possibilité de financer des modes de garde qu'il faut réfléchir".

>> L'interview d'Emilie Flamand dans La Matinale :

Emilie Flamand, directrice du Bureau de l'égalité de l'Etat de Genève. [Keystone - Salvatore Di Nolfi]Keystone - Salvatore Di Nolfi
Suppléance des élus en Ville de Genève: interview d'Emilie Flamand / Le Journal horaire / 50 sec. / le 24 novembre 2022

Le canton de Neuchâtel a déjà appliqué ces conseils en changeant les horaires du Grand Conseil. Les séances auront lieu désormais une journée par mois, et non plus sur plusieurs demi-journées et soirées.