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L’UDC genevoise lance une initiative pour protéger les policiers d'enquêtes judiciaires

Céline Amaudruz, conseillère nationale et vice-présidente de l'UDC. [KEYSTONE - Salvatore Di Nolfi]
L’UDC genevoise lance une initiative pour protéger les policiers d’enquêtes judiciaires / Le 12h30 / 2 min. / le 17 novembre 2022
"Oui, je protège la police qui me protège". Tel est le nom d'une initiative populaire lancée jeudi par l'UDC genevoise. Le parti souhaite surtout réduire les procédures pénales auxquelles sont parfois soumis les membres de la police.

Ces procédures judiciaires déterminent si les policiers ont fait correctement leur travail, dans le cadre d'une arrestation ou d'une bagarre, par exemple.

La proportionnalité des actes est examinée, pour savoir si les plaintes des personnes arrêtées sont avérées, ou encore si le dépassement de la vitesse autorisée était justifié. A l'heure actuelle, il y aurait une vingtaine d'enquêtes en cours.

Autorisation et immunité partielle

Selon l'UDC, ce "harcèlement judiciaire", souvent long, démotive la police et l'empêche de faire correctement son travail. L'initiative propose que le commandant de police donne son autorisation lors de la convocation d'un policier. Elle demande aussi que les policiers bénéficient d'une immunité partielle, c'est-à-dire que le Grand Conseil statue sur la tenue d'une poursuite judiciaire.

"Ils vont regarder l'état de fait et voir si cela mérite l'ouverture d'une procédure", explique Céline Amaudruz, présidente de l'UDC Genève et conseillère nationale dans le 12h30. "Il y a des cas, lorsqu'il y a mort d'homme, qui ne poseront évidemment aucun problème", souligne-t-elle.

Selon l'élue, la question se pose dans d'autres cas. Par exemple, si une personne violente au moment de son arrestation a "un petit bleu sur la joue".

Est-ce que cela mérite quatre ans de procédure?

Céline Amaudruz

Argument de campagne

Cette initiative répond-elle vraiment à un besoin? L'UDC parle d'une multiplication des procédures pénales et d'une demande de la profession.

Mais aucun policier n'est intervenu dans son groupe de travail. Par ailleurs, le comité d'initiative n'a pas consulté le syndicat de police. Ce dernier, contacté par la RTS, reconnaît que ces procédures pèsent beaucoup sur le moral des policiers, mais que leur pouvoir de coercition doit être encadré – à mi-chemin entre immunité et intransigeance à outrance.

D'ailleurs, l'UDC ne s'en cache pas: son initiative s'inscrit avant tout dans le cadre de la campagne électorale cantonale. Genève choisit ses autorités dans six mois. Le lancement du texte marque aussi l'arrivée de Charles Poncet, ancien PLR, dans les rangs de l'UDC.

Charlotte Frossard/ami

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