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Le réseau Genilac, nécessité face à "l'urgence climatique" à Genève

Le réseau hydrothermique des Services industriels de Genève va produire du chaud et du froid grâce à l’eau du lac
Le réseau hydrothermique des Services industriels de Genève va produire du chaud et du froid grâce à l’eau du lac / 19h30 / 2 min. / le 4 août 2022
Le réseau hydrothermique genevois Genilac, qui permet de produire du froid et du chaud grâce à l'eau du Léman, doit être raccordé à 350 bâtiments d'ici 2045. Les SIG se félicitent jeudi de l'avancement du projet.

Genilac est constitué de deux réseaux souterrains dont l'un est en boucle ouverte vers le centre-ville et l'autre, qui relie l'aéroport, est en boucle fermée. Mises bout-à-bout, les conduites d'eau représenteront au final un circuit de 30 kilomètres.

Le coeur de cette infrastructure est une gigantesque station de pompage qui sort de terre au Vengeron, en contrebas de la bretelle autoroutière. Les pompes et les échangeurs d'énergie ont déjà été installés dans cette cathédrale souterraine. La mise en service de la machinerie est prévue en 2024, précisent les SIG.

Moins d'électricité et de gaz à effet de serre

A l'origine, l'installation a été pensée pour produire du froid grâce à l'eau du lac, avec pour ambition de remplacer les climatiseurs, très gourmands en énergie. Mais certains bâtiments pourront également profiter de l'infrastructure pour se chauffer, à condition d'être équipés de pompes à chaleur.

A terme, Genilac permettra une réduction de 70 GWh d'électricité par an, soit l'équivalent de la consommation annuelle de 27'000 ménages, ainsi qu'une diminution de 70'000 tonnes de gaz à effet de serre annuellement pour le canton de Genève, soit l'équivalent de 192'000 camions de 30 tonnes.

Nécessité d'agir face l'urgence climatique

Car "il y a urgence climatique, c'est un désastre!", a lancé le directeur des SIG Christian Brunier dans le 12h45 de la RTS, en se félicitant de l'avancée de ce projet. "Aujourd'hui, il y a une sorte de négation du problème, personne ne veut le voir, mais il faut agir".

Pour se chauffer, se refroidir, en Suisse, on est quasiment tout le temps avec de l'énergie fossile", a-t-il rappelé. "Nous, on va chercher de l'énergie dans le Léman".

Genilac va ainsi puiser de l'eau à 45 mètres de profondeur, qui est à une température de 7-8 degrés l'été, pour rafraîchir naturellement les bâtiments. Et l'hiver, ce sont des des pompes à chaleur qui permettent de les chauffer.

L'objectif des SIG à terme, entre géothermie et projet Genilac, est d'avoir de l'énergie locale à 60% pour le thermique (chauffage et froid). "Nous avons déjà une électricité 100% renouvelable, il faut qu'on arrive à avoir une thermique la plus renouvelable possible", souligne Christian Brunier.

Pas de risque de réchauffement du Léman

Et le directeur des SIG balaie les craintes d'un réchauffement des eaux du Léman.

"C'est un peu une légende urbaine", dit-il. Ce problème existe bien pour des rejets dans de petites étendues d'eau, comme des rivières ou de petits lacs. "Mais avec l'immensité du Léman, il y a une dilution", souligne-t-il.

Et surtout, il s'agit de rejeter l'eau au bon niveau dans le lac. "En captant de l'eau à 7 degrés et en la chauffant à 9 degrés, on va la rejeter quelques mètres plus haut où l'eau est à 9 degrés", explique Christian Brunier. "On a un delta [tolérance] autorisé de 1,5 degré et si on n'atteint pas l'objectif, on est sanctionné et amendé. Donc on tient l'objectif et aujourd'hui, on est à 0,1 degré supplémentaire".

Pour le responsable des services industriels genevois, il n'y a pas de frein non plus à une multiplication de ce type de projet autour du Léman. "Mais il faut travailler bien sûr avec les milieux environnementaux", précise-t-il.

>> Ecouter l'interview du directeur des SIG dans le 12h45 :

Christian Brunier, directeur des SIG, à propos de GeniLac, le réseau thermique de Genève
Christian Brunier, directeur des SIG, à propos de GeniLac, le réseau thermique de Genève / 12h45 / 2 min. / le 4 août 2022

oang avec ats

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