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Le "Robin des bois" pharmacien reconnu coupable d'escroquerie

Des produits alignés sur une étagère d'une pharmacie en Suisse. [Keystone - Gaetan Bally]
Le "Robin de bois" pharmacien reconnu coupable d'escroquerie: interview de Yaël Hayat / Le 12h30 / 1 min. / le 26 mai 2022
Il était surnommé Robin des bois, mais il est condamné pour escroquerie. Le patron d'une pharmacie genevoise a été reconnu coupable et écope de deux ans de prison avec sursis pour avoir floué une dizaine de caisses maladie en créant de fausses factures pendant près de 10 ans.

Durant le procès, l'accusation a décrit un mode opératoire systématique: les employés de la pharmacie facturaient des prestations ou des médicaments qui figuraient sur des ordonnances, mais sans les remettre, ou alors seulement partiellement, aux clients fraudeurs.

En échange, des dizaines de clients auraient reçu gratuitement des produits issus de l'assortiment en vente libre ou des médicaments non remboursés par les caisses. La fraude, qui aurait duré dix ans, aurait rapporté 2,5 millions de francs, selon le Ministère public.

>> Lire aussi : Robin des bois ou escroc? Le procès d’un pharmacien s'ouvre à Genève

Pour l'accusation, le pharmacien, ses employés, mais aussi des clients étaient tous coupables d'escroquerie et méritaient de lourdes peines. Le Tribunal correctionnel de Genève a finalement décidé de condamner le patron de la pharmacie, mais aussi six de ses employés. L'un d'eux, un pharmacien, a été reconnu complice et écope de huit mois de prison avec sursis. Les clients ont eux tous été acquittés.

"Mobile altruiste"

Le pharmacien s'était défendu en assurant avoir agi pour aider des personnes précaires, un argument qui a été pris en compte dans le verdict.

Pour son avocate Yaël Hayat, ce verdict est déjà une petite victoire: "Le Ministère public avait dépeint un vulgaire commerçant. On est loin de cette image et je crois que ce qu'il faut retenir de ce verdict, c'est sa part d'humanité", a-t-elle estimé jeudi dans le 12h30.

Pour Yaël Hayat, l'accusé avait mis en place ce système et l'a toujours assumé: "C'est un homme responsable et qui a agi au plus près de sa conscience. Je crois qu'il était important pour lui d'entendre de la part du tribunal qu'il a agi avant tout dans un mobile altruiste, parce que c'est ce qui l'a animé avant tout."

Gabriela Cabré/boi

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