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A la recherche de l'eau chaude dans le sous-sol genevois

À Genève, des camions vibreurs s’activent la nuit afin de localiser les sources d’eau chaude dans les sous-sols de la ville.
À Genève, des camions vibreurs s’activent la nuit afin de localiser les sources d’eau chaude dans les sous-sols de la ville. / 19h30 / 2 min. / le 7 octobre 2021
Les Services industriels de Genève (SIG) mènent actuellement un projet géothermique d'envergure. Objectif: localiser des sources d'eau chaude situées entre 1000 et 5000 mètres de profondeur à l'aide de petits boîtiers oranges et gris qui sont apparus sur les trottoirs.

"Cette eau chaud pourra être utilisée et valorisée dans des réseaux thermiques pour pouvoir approvisionner la population genevoise en chaleur renouvelable et durable", explique Michel Meyer, responsable Géothermie aux SIG, dans le 19h30.

A l'aide de camions-vibreurs

Pour trouver ces aquifères souterrains, les ingénieurs utilisent onze camions-vibreurs qui font trembler la terre tous les vingt mètres. "Le camion fait descendre une plaque vibrante contre l'asphalte qui va vibrer durant 60 secondes", décrit le chef de projet, Frédéric Mirgelet.

>> Lire aussi : Large campagne de prospection du sous-sol genevois pour la géothermie

Les engins envoient ainsi des ondes dans les entrailles de la terre, qui seront réfléchies par les différentes interfaces géologiques. Elles seront ensuite captées simultanément par 20'000 géophones installés en surface.

"C'est l'ensemble de ces géophones qui vont enregistrer les retours d'onde et qui collectent les données chaque nuit", développe Frédéric Mirgelet.

"Nous sommes dans une phase cruciale"

Jusqu'ici, les travaux d'exploration débuté en 2014 avaient pu confirmer la présence de nappes d'eau chaude dans le sous-sol. Cette nouvelle étape vise donc à localiser avec précision leur emplacement.

"Nous sommes dans une phase cruciale de cartographie. Ensuite nous pourront industrialiser le processus en lançant des opérations de forage", précise encore Michel Meyer.

Sur terre et sur l'eau

Pour ce faire, les ingénieurs ont quadrillé 190 km2 sur terre, mais aussi sous l'eau, où les camions sont remplacés par des bateaux et les géophones par des câbles électriques.

"Le bateau va parcourir une surface pour permettre aux hydrophones d'enregistrer les tirs qui sont réalisés par le bateau-source", précise Eric Masquelier, géophysicien chez Geneva Geo Energy.

Cette exploration géothermique d'intérêt national s'appuie sur un budget de 46 millions de francs, dont 60% est subventionné par la Confédération. A Genève, les camions termineront leur ballet sonore mi-octobre.

Thomas Epitaux-Fallot/jfe

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