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Un manuel transfrontalier pour raconter l'histoire du Grand Genève

L'Histoire du Grand Genève dans un ouvrage pour toutes les écoles de la région [RTS]
L'Histoire du Grand Genève dans un ouvrage pour toutes les écoles de la région / 12h45 / 2 min. / le 27 août 2021
Un ouvrage sur l'histoire du Grand Genève va être proposé dès la rentrée dans toutes les écoles, des deux côtés de la frontière franco-genevoise. Cette approche novatrice peine pourtant à intéresser les établissements côté suisse.

Pendant longtemps, l'école a réduit l'histoire à des pays, des frontières et de grands évènements nationaux. Mais le développement récent de métropoles à cheval sur la frontière, comme celle du Grand Genève, remet en question cette approche.

"Un récit pour unifier les habitants"

"Les politiques ont fait le constat que ce territoire est en train de se métropoliser à vitesse grand V", rappelle l'historien Claude Barbier vendredi dans le 12h45 de la RTS. "A mon avis, il n'y a rien de tel qu'un récit pour arriver à unifier les habitants de ce territoire".

Et c'est justement l'objectif d'une série de livres d'histoire écrits par la Française Lydie Meynet. Le premier tome retrace l'arrivée de Jules César au bord du Léman, entre ce qui est aujourd'hui la Suisse et la France.

"Souvent, l'histoire est cloisonnée", relève l'autrice de "Jules César et les Helvètes". "On a une histoire savoyarde, ou alors suisse, française. Mais des histoires régionales qui transcendent tous ces cloisonnements et qui s'adressent aux jeunes, on en a très peu". La collection devrait compter 6 tomes pour retracer l'Histoire du Grand Genève de l'Antiquité à nos jours.

Une seule commune genevoise intéressée

Reste qu'en voulant gommer les frontières, on finit parfois par les exposer. Si l'ouvrage rencontre un franc succès en France voisine, il est boudé par les écoles genevoises.

Pour l'instant, 117 communes françaises comptent utiliser l'ouvrage, contre une seule côté suisse.

Même les historiens ne se connaissent pas

"Il y a une frontière culturelle", explique l'historien et enseignant genevois Olivier Perroux. "Peu d'historiens à Genève connaissent ce qui se passe de l'autre côté de la frontière, connaissent les historiens de référence de l'autre côté de la frontière. Je ne peux pas parler pour les Français de ce qu'ils connaissent de notre histoire locale, mais il y a assez peu d'échanges".

"J'invite les historiens suisses à venir travailler pour les tomes suivants pour qu'on puisse les faire ensemble", lance Lydie Meynet. Mais la frontière entre les deux pays est donc encore bien réelle.

Emilien Ghidoni/oang

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