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Des travailleurs saisonniers attendus à Genève malgré la pandémie

Près de 200 Portugais sont attendus  à Genève pour la saison des effeuilles [Image prétexte]. [Keystone - Valentin Flauraud]
Des travailleurs saisonniers attendus à Genève malgré la pandémie / La Matinale / 1 min. / le 23 avril 2020
La pandémie ne bloque pas complètement le traditionnel arrivage de "petites mains" étrangères pour les travaux des champs et de la vigne en Suisse. Selon les informations de la RTS, 180 travailleurs saisonniers portugais vont arriver par avion à Genève d’ici la fin du mois.

Les négociations avec la compagnie Swiss ont été menées par Agri Genève à la demande d’une trentaine de vignerons. Directeur de l’association faîtière de l’agriculture genevoise, François Erard confirme que les négociations ont abouti: "Au total, 180 personnes vont venir depuis le Portugal. Elle vont arriver à partir du 28 avril jusqu'au 5 mai, à peu près, et repartiront ensuite fin juin - début juillet."

Les travailleurs portugais sont attendus pour la saison des effeuilles. Ils arrivent traditionnellement par la route, mais les mesures sanitaires obligent à privilégier l’avion. Selon les informations de la RTS, il n'y pas d'autres déplacements groupés prévus par avion. Les saisonniers polonais, par exemple, seraient en train d'arriver malgré tout par voiture.

Quid de la main d'oeuvre indigène?

De quoi se demander ce que devient l'offre de main d'oeuvre indigène, soit toutes les personnes mises au chômage technique sous le régime de la "réduction d'horaire de travail" (RHT). Le Genevois François Erard défend son choix: "Le travail de la vigne est quand même un travail spécialisé. Les équipes qu'on fait venir viennent travailler ici depuis des dizaines d'années. Et nous avons besoin de ces gens durant deux mois, alors que les personnes qui sont sous les mesures RHT peuvent se faire appeler à tout moment par leur employeur pour retourner travailler."

La priorité n'est donc visiblement pas à l'engagement de ces milliers de Suisses désoeuvrés par la crise sanitaire. Pourtant, le Conseil fédéral incite à aller travailler aux champs ou à la vigne, autorisant exceptionnellement à conserver l'entier du salaire en plus des indemnités du chômage technique. Avis aux amateurs: le salaire des auxiliaires agricoles tourne autour de 3300 francs par mois.

Ludovic Rocchi/asch

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