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La mosquée du Petit-Saconnex remise aux musulmans de Suisse

La plus grande mosquée de Suisse sera moins dépendante de l'Arabie saoudite.
La plus grande mosquée de Suisse sera moins dépendante de l'Arabie saoudite. / 19h30 / 2 min. / le 19 janvier 2020
"Il est temps de confier la mosquée de Genève à un conseil d’administration suisse, représentatif, avec un président élu", estime le secrétaire général de la Ligue islamique mondiale. Il appelle à une consultation des musulmans du pays avec l'aide des autorités.

Dans ce contexte, la gestion et le financement du lieu de culte du Petit-Saconnex ne seront plus assurés par la Fondation culturelle islamique, détaille encore le Saoudien Mohammad Abdulkarim Alissa dans un entretien avec Le Matin Dimanche. Parmi les pistes lancées pour couvrir le budget qui devra dorénavant être assuré par les musulmans de Suisse, il évoque des cotisations des fidèles et des dons de privés. "Il faut diversifier les ressources, si on ne veut pas de dépendance".

Monde entier concerné

Cette décision ne concerne pas que Genève, les mêmes dispositions seront prises dans le monde entier en collaboration avec les autorités nationales. "Notamment pour des raisons de sécurité. Il faut veiller à ce que les mosquées soient placées entre des mains sûres, évidemment. Ensuite, nous n'interviendrons plus", complète-t-il.

La Fondation culturelle islamique, liée à la Ligue islamique mondiale (LIM), sera une entité séparée, qui se consacrera au dialogue entre religions, en Suisse et dans le monde, explique l'ancien ministre saoudien de la Justice. "Nous voulons un centre de paix qui rayonne. Je suis contre la pensée unique, il faut travailler ensemble, réduire les fossés culturels et respecter les États nationaux".

Quatre employés fichés en France

A la fin 2017, quatre employés de la mosquée, tous fichés S en France, avaient notamment été licenciés puis la direction changée. Le secrétaire général de la LIM avait alors déclaré vouloir lutter contre toutes les idées extrémistes.

Mais aujourd'hui, selon lui, "trois objectifs essentiels n’ont pas été atteints. La mosquée devait devenir un facteur de cohésion. Les acteurs des diverses religions devaient pouvoir miser sur elle. Enfin, ce lieu de culte ne devait plus être un sujet d’inquiétude et de polémique. Au lieu de le fermer, nous le confions à tous. C’est mieux, non?".

Pour rappel, la construction de la mosquée du Petit-Saconnex a été financée par l'Arabie saoudite. L'édifice a été inauguré en 1978 par le roi saoudien Khaled bin Abdulaziz."

ats/jfe

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