Manque de cohérence des forces municipales, maillage du territoire déficient, coordination entre forces communales et cantonales insuffisantes: les constats présentés mardi par la Cour des comptes sont sans appel. La sécurité des communes repose sur la juxtaposition de 18 polices différentes (avec quelque 360 agents municipaux, 180 cantonaux) sans vision ni objectifs stratégiques coordonnés, ce qui aboutit au mieux à des incompréhensions, au pire à des tensions.
Pour gagner en efficacité, l'organe de surveillance des instances cantonales préconise l'instauration d'une police de proximité unique. Avec à la clé, une économie de 13 millions de francs. "Nous avons un très petit canton, il nous semble qu'il n'est pas justifié d'avoir un dispositif qui se déploierait avec plusieurs corps de police sur le territoire", explique sa magistrate Isabelle Terrier. "Et c'est aussi le seul moyen qui nous permet d'avoir une vision en terme de concept de police de proximité."
Le Département de la sécurité favorable
Le département de Mauro Poggia s'est dit favorable à la mesure. Il indique vouloir la mettre en oeuvre progressivement d'ici la fin de la législature en 2023. Mais l'Association des communes genevoises se montre quant à elle déjà hostile au changement. Elle perdrait une de ses prérogatives, tout en étant invitée à payer pour ce nouveau corps.
Les syndicats de police applaudissent de leur côté la réforme, tant au niveau communal que cantonal. Mais tous ne s'accordent pas sur ses modalités: l'Union du personnel du corps de police souhaite que les agents municipaux passent le brevet pour intégrer la police cantonale, alors que le syndicat des polices municipales genevoises préconise, lui, une équivalence.
Raphaël Leroy/ani