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Les toits végétalisés refont parler d'eux dans le canton de Genève

Une toiture végétalisée de type sédum, qui contient de nombreuses variétés de succulentes. [Louise Murray/Robert Harding Heritage]
Une toiture végétalisée de type sédum, qui contient de nombreuses variétés de succulentes. - [Louise Murray/Robert Harding Heritage]
Le sujet des toitures végétalisées a refait surface récemment à Genève, avec la réponse du gouvernement à une motion de 2014. Un recensement précis est en cours, mais le potentiel semble important. Reportage.

Le Conseil d'Etat genevois a remis les toitures végétalisées sur le devant de la scène il y a peu, avec la publication de son rapport sur une motion validée il y a un an par le Grand Conseil.

Le texte avait été déposé en 2014 déjà par la députée Christina Meissner, UDC à l'époque mais désormais PDC. Le texte vise à promouvoir l'implantation de jardins sur les toits, une manière de compenser les espaces verts perdus au sol. Une toiture verte au sommet des villes permet, à en croire ses partisans, de réguler les eaux de pluie, de favoriser la biodiversité ou encore de lutter contre la pollution et le réchauffement.

"On n'en fait pas assez"

Dans son rapport, le Conseil d'Etat dit avoir déjà lancé plusieurs actions pour favoriser une utilisation des toits favorable à la biodiversité. Il veut notamment cartographier en détail les toits disponibles. Le canton explique également que les règlements adoptés ces dernières années vont dans le sens de la motion.

Si elle salue les mesures - promotions, études - prises par l'Etat depuis le dépôt de sa motion en 2014, Christina Meissner déplore toutefois la timidité de la réponse politique. "Face à l'urgence climatique, on n'en fait pas assez. C'est le rôle de l'Etat de dire 'maintenant, on doit faire les choses'. La stratégie de la biodiversité, les actions qui seront mises en place dans ce cadre-là, seront fondamentales pour voir si on arrive vraiment à végétaliser la ville", estime-t-elle.

Genève, ville pionnière

Genève n'est toutefois à pas à la traîne du côté des projets pilotes, à en croire Patrice Prunier, professeur à la HES, responsable du projet de toiture végétalisée à la Haute école du paysage, d'ingénierie et d'architecture de Lullier. "Au niveau expérimental, Genève est en avance, et se trouve parmi les villes européennes à vocation pionnière", explique-t-il. Le défi d'aujourd'hui est d'étendre les essais à l'ensemble de la ville, avec une collaboration des acteurs politiques, administratifs et scientifiques, souligne-t-il.

Ce qui ferait vraiment sens, selon lui, serait de reconstituer un réseau ancré sur les éléments naturels, et qui fonctionne de manière autonome, plutôt que des toits végétalisés ici et là. "Par exemple un quartier ou ensemble de quartiers en lien avec la nature environnante et dans lequel les espèces puissent circuler, de manière à rétablir la connectivité", explique-t-il.

Recensement en cours

Quant au potentiel à Genève pour des toits végétalisés, un recensement est actuellement en cours. Les résultats devraient arriver d'ici la fin de l'année.

Les derniers chiffres disponibles remontent à 2012, et faisaient état de 150'000 toits végétalisables à Genève, dont seulement 7% étaient végétalisés. Ce potentiel est mis en avant par les défenseurs de la biodiversité, qui espèrent installer bientôt de véritables lieux de vie sur les toits de Genève.

>> Ecouter le reportage de Guillaume Rey dans La Matinale :

Le toit expérimental de l’Hepia à Lullier. [Hepia - Christina Meissner]Hepia - Christina Meissner
Ici la Suisse - Le Conseil d'Etat genevois mise sur l'implantation de jardins sur les toits / Ici la Suisse / 5 min. / le 23 novembre 2018

Guilllaume Rey/kkub

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