Vague d'indignations politiques à Fribourg après l'audit sur l'hôpital

Dans leurs différentes prises de positions, les partis politiques disent leur consternation et parlent de situation inadmissible, de pilotage défaillant ou encore de faillite des instances dirigeantes.

L'UDC demande d'activer la réforme de la gouvernance de l'Hôpital. Le parti appelle également les responsables de cette gabegie à assumer pleinement leurs responsabilités et à démissionner.

Absence de contrôle gouvernemental de l'HFR

L'UDC ajoute qu'il n'y a pas de pilotage financier et que le conseil d'administration et le comité de direction ont failli. Les démocrates du centre constatent que le Conseil d'Etat - et en particulier la direction de la Santé en mains de la socialiste Anne-Claude Demierre - n'a pas rempli son devoir de contrôle de l'HFR.

Pour les libéraux-radicaux, le pilotage de l'hôpital public est défaillant, sans synergie et sans réelle communication. Le parti se demande si la relation de confiance entre le conseil d'administration, le conseil de direction et le Conseil d'Etat permet encore de piloter de façon efficiente l'établissement avec les organes en place.

Le PDC est le seul parti gouvernemental à ne pas avoir publié de communiqué. Peut-être que la vacance à la tête du parti - dont le président démissionnaire est administrateur de l'HFR - y sont pour quelque chose. Mais une majorité des élus démocrates-chrétiens contactés par la RTS partagent les doléances de la droite fribourgeoise.

La gauche réclame la tête de Philippe Menoud

A gauche, le PS comme les syndicats tirent à vue sur le conseil d'administration et en particulier sur son président Philippe Menoud, dont ils réclament la tête depuis plusieurs mois. Ils remettent en cause ses décisions et ses prises de position, notamment pour réduire les charges en personnel de l'Hôpital fribourgeois.

En revanche, les socialistes relèvent que le conseil d'administration est le fruit d'intérêts politiques et que le gouvernement n'y est représenté que par un seul membre. Le PS défend sa conseillère d'Etat Anne-Claude Demierre, isolée au sein de l'organe de contrôle de l'HFR.

Bataille politique et idéologique

A travers la débâcle de l'Hôpital, c'est donc une bataille politique et idéologique qui se joue dans le canton de Fribourg. La gauche demande que le Conseil d'Etat reprenne le contrôle du HFR alors que la droite exige un organe de contrôle entièrement purgé de ses composantes politiques et gouvernementales.

Reste l'épineux problème du personnel, qui représente l'essentiel des charges de l'Hôpital. La droite souhaite une CCT ou une convention étatique revue à la baisse, ce qui fait bondir les syndicats. Pendant ce temps, au milieu de cette cacophonie, l'Hôpital fribourgeois s'enfonce dans les chiffres rouges.

"Pas le moment de laisser tomber la direction"

Malgré ces nombreuses critiques, le président de l'Hôpital fribourgeois Philippe Menoud n'a pas l'intention de démissionner. Il l'a réaffirmé mercredi dans l'émission Forum, estimant qu'il n'était pas le moment de "laisser tomber la direction qui fait un travail remarquable." Sur les conclusions de l'audit, il considère les propos officiels "excessifs et inadéquats."

>> Ecouter l'interview de Philippe Menoud dans Forum :

Keystone - Anthony Anex

Fabrice Gaudiano/oang