La Marche blanche se mobilise après le témoignage d'un Fribourgeois abusé
A la suite de la médiatisation cette semaine du livre de Daniel Pittet, un Fribourgeois abusé sexuellement par un prêtre capucin, ce dernier s'est exprimé dans la presse où il a confessé plusieurs autres abus sur des enfants en Valais et à Fribourg.
>> Lire aussi: "J'ai de la peine à me supporter", confesse le religieux pédophile
Le repentir de cet homme aujourd'hui âgé ne le dispense pas de répondre de ses actes devant la justice, estime Christine Bussat, fondatrice de la Marche blanche. Avec sa mobilisation, le mouvement veut encourager d'autres victimes à parler.
Imprescriptibilité des actes pédophiles
Contactée par la RTS, Christine Bussat ne cache pas son indignation. En plus de délier les langues, l'objectif de la manifestation est aussi de rappeler l'acceptation par le peuple en 2010 de l'initiative sur l'imprescriptibilité des actes de pédophilie, un texte que la Marche blanche entend bien faire appliquer.
Officiellement, l'évêché de Genève, Lausanne et Fribourg soutient la démarche. L'évêque Charles Morerod se montre relativement engagé autour de la problématique des abus au sein de l'Eglise, appelant à crever l'abcès et mettre fin à la politique du secret.
Tout comme le pape - auteur de la préface du livre de Daniel Pittet -, il a participé à l'ouvrage centré sur le pardon et à la grande opération de communication entourant sa publication. L'évêque ne prendra cependant pas part directement à la manifestation.
"Soutien" du diocèse de Sion
Des membres de la Marche blanche en Valais ont également tenté d'organiser un rassemblement similaire, simultanément à celui de Fribourg. En raison d'une saturation de l'espace public due aux festivités de carnaval, ils ont demandé l'autorisation de se réunir dans la cathédrale de Sion.
Leur requête a été refusée, mais le diocèse de Sion a néanmoins affirmé son soutien à la mobilisation fribourgeoise.
>> Lire aussi: Violé pendant des années par un prêtre, un Fribourgeois pardonne et témoigne
Michael Peuker/kkub
Démission d'un capucin de la commission d'experts
L'information, révélée vendredi par Le Matin est confirmée par la CES sur son site en ligne. Le religieux a annoncé mercredi son retrait immédiat. Il avait été nommé il y a trois mois.
Dans une interview au Matin cette semaine, Charles Morerod, président de la CES, a admis que ses collègues et lui-même n'étaient "pas conscients de l'ampleur de l'implication de ce capucin dans la mauvaise gestion de l'affaire du prêtre pédophile" au moment de sa nomination.