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Après le canton de Vaud, Fribourg encadre davantage les gens du voyage

Le nombre de caravanes a grimpé de 256 à 910 dans le canton de Fribourg en 2015. [Keystone - Urs Flueeler]
Fribourg se montre plus strict sur l'installation des gens du voyage / Le 12h30 / 1 min. / le 22 avril 2016
Face à des tensions grandissantes, liées au nombre croissant de gens du voyage présents dans le canton, les préfets fribourgeois ont émis une nouvelle directive plus stricte pour encadrer leurs séjours.

Avec les beaux jours, les colonnes de véhicules des gens du voyage commencent à arriver. "Nous ne voulons pas revivre les expériences de 2015", a dit Patrice Borcard, préfet de la Gruyère et président de la conférence des préfets, vendredi devant la presse à Bulle.

La politique plus ferme décidée l'an passé par le canton de Vaud a incité les nomades à poursuivre leur route vers le territoire fribourgeois. Comparé à 2014, le nombre de camps est passé de 16 à 50, les nuitées de 128 à 271, et le nombre de caravanes de 256 à 910.

Il n'y a pas eu de graves incidents, a commenté le préfet de la Veveyse Michel Chevalley. "Mais qui dit trois fois plus de monde dit trois fois plus de problèmes": les situations conflictuelles sont de plus en plus fréquentes.

Recours systématique à la police

Les préfets (responsables de la sécurité publique dans les districts) ont donc édicté cette directive pour unifier et coordonner leurs pratiques. Elle est applicable dès le 1er mai.

Les autorités soulignent qu'il leur est plus difficile de réagir quand elles ont été mises devant le fait accompli, court-circuitées par des accords oraux entre les protagonistes. Elles encouragent donc les propriétaires de terrains et les communes à contacter systématiquement la police dès l'arrivée des caravanes.

La police pilotera les négociations. Les parties signeront un document formel, qui établira soit un refus d'accueil, soit des conditions de séjour précises.

Evacuation toujours possible

La directive fixe le tarif à 15 francs par jour et par caravane, ainsi qu'une durée limitée à cinq jours. Ces normes existaient déjà mais étaient peu respectées. Il s'agit d'éviter la tendance au "dumping", a indiqué le chef de la gendarmerie Philippe Allain.

Ce texte précise aussi la procédure en cas de non respect des règles. Même si un accord a été signé, les autorités peuvent le casser si elles estiment que la sécurité ou la salubrité l'exigent: le préfet peut ordonner une évacuation sur préavis de la police.

ats/jgal

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