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Le développement du campus agroalimentaire AgriCo pourrait rapporter une fortune à la Broye

Le développement du campus industriel AgriCo devrait avoir un impact positif. [Etat de Fribourg]
L'arrivée de Micarna à Saint-Aubin dans le canton de Fribourg pourrait rapporter une fortune à la Broye / La Matinale / 1 min. / le 24 septembre 2024
Le développement du campus industriel AgriCo devrait avoir un impact positif au-delà de la commune de St-Aubin, dans la Broye fribourgeoise. Des retombées économiques "conséquentes" sont attendues, selon une étude. L'extension du site, en particulier l'installation d'un abattoir de Micarna, suscite de vives oppositions.

L'institut bâlois BAK Economics a présenté lundi son étude mandatée par la commune de Saint-Aubin et la Communauté régionale de la Broye (Coreb).

Au total, 842,9 millions de francs seront investis pour l'essor du site dédié à l'agroalimentaire, visant à produire une valeur ajoutée globale de 581 millions. La majeure partie des effets macroéconomiques est générée par la construction ainsi que par les branches apparentées à la construction.

Mais une multitude d’entreprises qui interviennent tout au long de la chaîne de valeur vont aussi en profiter. Plus des trois quarts de la valeur ajoutée dégagée par le développement de la zone resteront dans une région comprenant les communes dans un rayon de 50 kilomètres et s’étendant sur quatre cantons (FR, BE, NE et VD).

Les impulsions régulières après l'achèvement complet d'AgriCo auront un impact important, indique l'étude. Du coup, chaque franc de valeur ajoutée issue de l’activité des entreprises établies sur le campus devrait induire à son tour 82 centimes de valeur ajoutée dans d’autres entreprises suisses, dont 46 centimes dans la région.

Un atout fiscal

De manière générale, une valeur ajoutée constante de l’ordre de 570 millions de francs par an sera produite dans la région, associée à près de 3100 postes de travail, occupés par 3800 personnes et rémunérés à hauteur de 257 millions, selon les estimations.

Le secteur public profitera de l'essor projeté via les impôts directs. Dès que les capacités du site tourneront à plein régime, les communes de la région et les cantons concernés bénéficieront d’un revenu fiscal annuel supplémentaire de 23,3 millions de francs.

Vague d'oppositions

AgriCo a suscité une fronde lors de la mise à l'enquête publique, notamment le projet d'abattoir pour la volaille de Micarna. La filiale du groupe Migros entend y abattre 30 millions de poulets chaque année.

Un total de 1817 oppositions a été déposé auprès de la commune de Saint-Aubin, qui compte 2000 habitants. En tout, 598 personnes ou institutions ont fait opposition à l’un ou plusieurs des projets. Soixante habitants de la commune figurent parmi ces opposants.

La région a plus à gagner qu'à perdre de l'arrivée de Micarna, défend dans La Matinale Michael Willimann, le syndic de Saint-Aubin. "Micarna joue le rôle de moteur. Cela va représenter des impôts, donc des services en plus à la population", fait-il valoir. Des entreprises locales vont se maintenir grâce à l'installation du géant orange, soutient également l'élu.

"De la pure idéologie"

Alaric Kohler, le président d'EcoTransition La Broye, une association villageoise qui combat la construction de ce nouvel abattoir, doute pour sa part de l'ampleur des retombées économiques. L'idée que cette implantation amène du dynamisme relève, selon lui, "de la pure idéologie".

"Dans le dossier de construction de Micarna, on voit les noms de bureaux d'ingénieurs zurichois! Il ne faut pas espérer que cette grande entreprise va donner du travail dans la région. Certains en profiteront, certes, mais ce sera marginal. Tout sera piloté depuis Zurich", soutient-il.

AgriCo abrite aujourd'hui une trentaine d'entreprises et 120 emplois. Ce nombre devrait grimper à 1700 d'ici 2040, dont 500 postes rien que pour Micarna. Si tout se déroule comme prévu.

Le futur abattoir transformera 40 millions de poulets par an (image d'illustration). [Photononstop/AFP - Christophe Di Pascale]Photononstop/AFP - Christophe Di Pascale
Arrivée d'un abattoir Micarna à Saint-Aubin: interview d'Alaric Kohler, opposant au projet / La Matinale / 1 min. / le 24 septembre 2024

ami avec ats et mp

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