Le SSP défendrait des causes perdues et ferait un travail de sape au sein de la prison de Bellechasse: telle est la conviction du directeur de l'établissement de détention fribourgeois Franz Walter, lui-même issu d'une famille de syndicalistes.
Dans un mail que s'est procuré notre rédaction fribourgeoise, le directeur accuse les dirigeants de la section fribourgeoise du SSP d'adopter une stratégie agressive pour avoir de nouveaux affiliés.
"Ils s'éloignent de plus en plus de leur raison d'être, qui est tout simplement de défendre les intérêts des collaborateurs", affirme-t-il. "Je constate de plus en plus que le SSP ne travaille pas dans cette doctrine. Ils sont là pour créer des problèmes, exagérer, avec des méthodes de marketing qui me font penser à une version gauchiste de Donald Trump", dénonce le responsable.
"Situation compliquée"
Interrogé par la RTS, le secrétaire régional du SSP Fribourg Gaétan Zurkinden conteste fermement mener une stratégie en vue d'avoir de nouveaux adhérents. Il estime que la situation sociale dans la prison est compliquée.
"Plusieurs salariés ont été licenciés ou poussés vers la sortie, d'autres sont en arrêt de travail ou se plaignent de mobbing", énumère-t-il. "Il y a eu des situations assez graves - comme ce membre de la commission du personnel qui fait l'objet d'une menace de licenciement pour avoir voulu défendre, dans le cadre de ses fonctions, deux collègues. C'est dans ce cas-là que le personnel nous a demandé d'agir en organisant une soirée 'table ouverte' pour permettre aux salariés de s'exprimer. Dans ce contexte, parler de marketing syndical me paraît déconnecté de la réalité", se défend le secrétaire syndical.
La situation est tellement tendue que le directeur de la prison Franz Walter s'en est plaint dans un mail daté du 14 juillet à Gaétan Zurkinden, avec une copie à Maurice Ropraz, directeur cantonal de la Justice. Ce dernier a pris acte du conflit.
Maurice Doucas/kkub