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Damien Piller justifie ses factures dans le cadre du conflit avec Migros

Damien Piller lors de sa conférence de presse lundi 04.11.2019 à Fribourg. [Keystone - Anthony Anex]
Damien Piller justifie ses factures dans le cadre du conflit avec Migros / La Matinale 5h - 6h30 / 1 min. / le 5 novembre 2019
En bisbille avec Migros, qui l'accuse de gestion déloyale, le magnat de l'immobilier et de la presse fribourgeoise Damien Piller affirme détenir les preuves de contre-prestations pour un montant de 1,7 million de francs.

Damien Piller affirme que cette somme, payée par la coopérative Migros Neuchâtel-Fribourg, a été intégralement utilisée pour la construction de deux magasins à Belfaux (FR) et à La Roche (FR). C'est précisément ce que contestent la Fédération des Coopératives Migros (FCM) et la coopérative Migros Neuchâtel-Fribourg (MNF), qui ont déposé plainte pour gestion déloyale.

L'homme d'affaires fribourgeois, qui est aussi président de l'administration de la coopérative Migros Neuchâtel-Fribourg, a voulu à nouveau tordre le cou à ces allégations devant la presse lundi à Fribourg.

Deux rapports mis sur la table

Deux montants de 864'000 francs toutes taxes comprises correspondent bien à des prestations fournies pour des terrassements, de la maçonnerie ou du chauffage, assure-t-il sur la base de deux rapports qu'il a demandés.

La fiduciaire FIDAG, basée à Sion, a analysé la régularité comptable et financière de la relation entre les sociétés qui ont construit les magasins de Belfaux et La Roche et MNF. La société GBL Management, installée à La Tour-de-Peilz (VD), a vérifié pour sa part tous les aspects techniques.

Des factures dans la norme

Les deux rapports concluent que les deux montants de 800'000 francs hors taxes sont liés aux activités des différents corps de métiers ayant oeuvré sur les chantiers. Migros a participé aux frais des infrastructures à hauteur de quelque 30%, "un ratio en général appliqué", a déclaré Damien Piller.

Par ailleurs, les rapports avancent que les coûts totaux des deux magasins se situent dans la fourchette usuelle. Le magasin de Belfaux a coûté 2,6 millions et celui de La Roche 2,8 millions.

"Je n'ai pas communiqué avant parce que je pensais que Migros Neuchâtel-Fribourg communiquerait à l'expert l'ensemble des dossiers", explique-t-il mardi dans La Matinale. "J'espérais qu'il aurait trouvé dans ces dossiers les éléments de réponse aux questions. Et ce n'est qu'à connaissance du rapport de l'expert le 7 octobre que j'ai constaté que ça n'avait pas été fait."

>> L'interview de Damien Piller dans La Matinale :

L'homme d'affaires fribourgeois Damien Piller. [Keystone - Anthony Anex]Keystone - Anthony Anex
Conflit avec Migros et soupçons de gestion déloyale: interview de Damien Piller / La Matinale / 1 min. / le 5 novembre 2019

Vote des coopérateurs en cours

Ces rapports sont présentés alors que les 125'000 coopérateurs de Migros Neuchâtel-Fribourg se prononcent jusqu'au 16 novembre sur l'éventuelle éviction de l'ensemble des membres du conseil d'administration, dont Damien Piller est le président. "Je n'ai aucune attente de ce côté-là", souligne-t-il. "La presse l'a bien dit: l'opinion publique souhaitait avoir des réponses sur ces paiements, je donne ces réponses jusqu'au dernier franc."

La première audition de Damien Piller à la brigade financière fribourgeoise, dans le cadre de cette affaire, est agendée au 19 novembre prochain.

oang avec Maurice Doucas et ats

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Réaction de Migros

Migros, de son côté, a dénoncé lundi les agissements d'un groupement de soutien à Damien Piller, qui a manifesté samedi dernier sans autorisation dans les centres commerciaux d'Avry (FR) et Marin (NE).

"Damien Piller et ses soutiens dépassent à nouveau les limites", écrivent Migros Neuchâtel-Fribourg et la Fédération des Coopératives Migros dans un communiqué.

Pour MNF et la FCM, ces actions sont "la preuve que le groupement soi-disant spontané de soutien envers Damien Piller est en fait une action directement menée par l'administration MNF". Migros va mettre en oeuvre des mesures juridiques, jugeant ces agissements "inacceptables".