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A 50 ans, le Musée en plein air Ballenberg lutte pour sa survie

Le Musée suisse en plein air Ballenberg affiche une baisse de fréquentation depuis plusieurs années. A l'occasion de ses 50 ans, le musée veut redynamiser son image et en appelle aux collectivités publiques.

Ballenberg, c'est plus d'une centaine de bâtisses rurales issues de tous les cantons, pour voyager dans le temps et dans l'histoire suisse. C'est aussi la transmission du savoir-faire d'autrefois dans un écrin de verdure au bord du lac de Brienz, dans l'Oberland bernois.

Le musée a fêté officiellement ses 50 ans samedi, en présence du conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann. Une présence cohérente, puisque c'est le Conseil fédéral qui avait créé, en 1963, une commission pour étudier la faisabilité d'un tel établissement, à l'image des premiers musées en plein air qui existent en Scandinavie depuis la fin du 19e siècle.

Ballenberg a ouvert ses portes en 1978 avec 16 bâtiments et les premières démonstrations d'artisanat. Aujourd'hui, il en compte 109, de toutes les régions.

"Avant, il y avait chaque année de nouvelles maisons construites et ça amenait son lot de visiteurs. Mais aujourd'hui, le Ballenberg doit vivre tel qu'il est", explique au 19h30 Hans-Ulrich Glarner, directeur de l'Office de la culture à Berne et membre de la fondation de Ballenberg.

Engouement en baisse

L'engouement pour le Ballenberg est en baisse depuis plusieurs années. Entre 2009 et 2017, le nombre de visiteurs a chuté de 310'000 à 197'000.

Nombre de visiteurs en baisse. [RTS]
Nombre de visiteurs en baisse. [RTS]

Avec moins de 200'000 visiteurs chaque année, il devient impossible de tenir le budget annuel de 8 millions de francs. D'autant que les entrées représentent près de 80% du budget, l'aide publique ne couvrant qu'à peine 15%.

Un appel aux fonds publics a donc déjà été lancé, et en partie entendu. Du moins par le canton de Berne, qui va doubler dès cette année son budget pour le porter à 1,1 million de francs. Cet argent public sert essentiellement à maintenir le patrimoine en l'état et à préserver les objets qui se trouvent à l'intérieur des maisons.

Mais ce financement reste insuffisant. Pour Béatrice Tobler, directrice adjointe du musée, il est "fondamental que le Ballenberg reçoive plus de soutien de la part des acteurs publics, parce que nous remplissons une mission de service public pour toute la Suisse, pas seulement pour le canton de Berne".

Jeu de piste

Outre l'opération séduction en direction des politiques, le Ballenberg veux aussi redynamiser l'image un peu poussiéreuse de ce site, sans pour autant trahir son esprit traditionnel. C'est un jeu d'équilibriste qui a commencé depuis ce printemps, avec le lancement d'un jeu de piste interactif permettant de redécouvrir les traditions rurales de façon un peu plus ludique.

"Lorsque les gens viennent au Ballenberg, ils veulent vivre une expérience, faire quelque chose de leur main. Le musée du Ballenberg y travaille", souligne Hans-Ulrich Glarner.

Cette activité serait très bien accueillie par les familles, assure la direction, qui aurait déjà perçu les premiers signes positifs en terme de fréquentation.

>> Ecouter aussi le sujet du 12h30 sur les défis de Ballenberg :

Le musée en plein air de Ballenberg fête ses 50 ans. [Keystone - Gaetan Bally]Keystone - Gaetan Bally
Le musée en plein air de Ballenberg fête ses 50 ans / Le 12h30 / 1 min. / le 26 mai 2018

fme

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