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A Bienne, la votation populaire du 18 juin sur la publicité bilingue divise

Bienne est officiellement bilingue, mais les campagnes d'affichage restent majoritairement en allemand, au regret des autorités.
Bienne est officiellement bilingue, mais les campagnes d'affichage restent majoritairement en allemand, au regret des autorités. / 12h45 / 1 min. / le 5 juin 2023
La population biennoise devra trancher le 18 juin prochain sur le règlement communal sur la réclame et décider si les publicités doivent obligatoirement devenir bilingue. Accepté par le législatif mais combattu par les milieux économiques, le texte fait polémique.

Sur les 22 panneaux publicitaires affichés le long du passage sous-voie de la gare de Bienne, 18 sont en allemand, 1 est en français et 1 seul est bilingue. Les deux derniers sont en anglais. Ce déséquilibre est notamment dû aux annonceurs nationaux.

Pour le maire de Bienne Erich Fehr, cela n'est pas compréhensible. "Ils ont de toute façon des publicités nationales. Quand ils mettent vingt affiches en ville de Bienne, ce n'est pas trop demander que de mettre dix affiches en allemand et dix en français, ça ne leur crée aucun frais supplémentaire. J'ai quand même un peu de peine à comprendre pourquoi ils ne font pas cela de leur propre volonté", déplore-t-il lundi dans le 12h45 de la RTS.

Un projet "utopique"

Bienne est l'une des deux seules communes bernoises à être officiellement bilingue, la ville comptant 44% de Romands. Mais ce chiffre n'ébranle pas la droite et les milieux économiques, pour qui la révision du règlement sur la réclame est liberticide et difficilement applicable.

"Ce qui prime pour nous est avant tout la liberté économique", argumente Bryan Manzoni, vice-président du Parti radical romand (PRR). En cas d'acceptation du texte par le peuple, "une police des publicités devra passer dans la ville pour regarder si les entreprises respectent bien le règlement et il y aura des procédures à suivre qui seraient assez compliquées", estime-t-il. "Pour moi, cela est assez utopique."

Parmi les élus du législatif biennois, l'obligation du bilinguisme sur les publicités a obtenu 26 voix contre 15. Le 18 juin prochain, la population devra se prononcer à son tour.

Olivier Kurth/iar

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