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A Zurich, il faudra un nombre minimum d'opérations par médecin

Une salle d'opérations à l'hôpital universitaire de Zurich. [Keystone - Gaetan Bally]
Les cantons ont le droit d'imposer un minimum d'opérations à leurs hôpitaux / Le 12h30 / 1 min. / le 26 septembre 2018
Les hôpitaux du canton de Zurich devront atteindre un nombre minimum d'opérations par médecin pour pouvoir maintenir certaines prestations chirurgicales. Le Tribunal administratif fédéral a rejeté le recours de l'hôpital régional de Bülach.

Ce jugement publié mercredi désavoue les petits hôpitaux dans leur différend avec les autorités cantonales sur ce dossier. Le canton de Zurich pourra donc imposer dès le 1er janvier 2019 des nombres minimum de cas pour les médecins chirurgiens.

Cette nouvelle règle poursuit une réforme amorcée en 2012, alors une première en Suisse, qui avait mis en place un nombre minimum d'opérations par hôpital dans certains domaines spécifiques.

Le canton pourra maintenant aller plus loin et étendre cette exigence à chaque médecin, dans plusieurs domaines chirurgicaux courants, comme la chirurgie gynécologique ou l'orthopédie.

En clair, si un chirurgien veut par exemple pouvoir continuer à poser des prothèses de hanche, il ne pourra le faire que si c'est une opération qu'il est amené à réaliser un certain nombre minimum de fois.

Hôpitaux régionaux contre la réforme

Unis contre cette réforme, les hôpitaux régionaux estimaient que cette nouvelle exigence allait les mettre encore davantage sous pression. Ils considéraient également qu'elle risquait de favoriser la concentration des soins au point de menacer jusqu'à l'existence de certains établissements.

Ce n'est pas l'avis du Tribunal administratif fédéral qui considère que la mesure est proportionnée et surtout qu'elle ne contrevient pas au principe de la liberté économique.

Cette règle permettra également, selon le TAF, de garantir une meilleure qualité des soins.

>> Le reportage du 19h30 :

Le Tribunal administratif fédéral impose un quota d'opérations aux chirurgiens des hôpitaux de Zurich.
Le Tribunal administratif fédéral impose un quota d'opérations aux chirurgiens des hôpitaux de Zurich. / 19h30 / 2 min. / le 26 septembre 2018

Séverine Ambrus/lan

>> arrêt C-5603/2017 du 14 septembre 2018

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Le point de vue des cantons de Romands

La décision du canton de Zurich d'imposer aux hôpitaux un nombre minimum d'opérations semble faire l'unanimité du côté romand.

C'est une décision logique, selon la Fédération des hôpitaux vaudois. Pour sa présidente, Catherine Labouchère, "si un chirurgien ne pratique pas assez, il perd la main. Il faut arrêter de croire qu'on peut tout faire partout."

Pour Mauro Poggia, ministre genevois de la santé, "le Tribunal a simplement constaté ce que la médecine nous dit: la qualité passe par la pratique".

Le point de vue est plus nuancé du côté des cliniques privées. Pour le directeur de la clinique de La Source à Lausanne, Dimitri Djordjèvic, la qualité ne passe pas toujours par la quantité. Ces quotas fixés par les autorités risquent de profiter aux hôpitaux qui sont propriétés de l'Etat.

>> L'interview de Laurent Kurth, conseiller d'Etat neuchâtelois en charge de la santé, dans Foru
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