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Les travaux de récupération sont en cours après le crash du Junkers 52

Crash au Piz Segnas: une centaine de professionnels travaillent d'arrache-pied pour évacuer le site de l'accident
Crash au Piz Segnas: une centaine de professionnels travaillent d'arrache-pied pour évacuer le site de l'accident / 19h30 / 3 min. / le 6 août 2018
Après le crash d'un Ju 52 qui a fait 20 morts samedi dans les Grisons, une centaine de secouristes sont à pied d'oeuvre pour récupérer les victimes et les débris. L'enquête s'annonce difficile.

Les corps des victimes ont été rapatriés en plaine, dans l'intimité des familles, qui n'ont pas souhaité se rendre sur les lieux du drame.

Selon la RTS, les restes de la carlingue de l'avion auraient pris le chemin de l'aéroport militaire de Payerne. C'est là qu'ils devraient être analysés par le Service suisse d'enquête de sécurité de la Confédération pour déterminer les circonstances du drame.

La récupération des débris de l'épave s'effectue avec l'aide des forces aériennes. Le Ministère public de la Confédération a indiqué lundi que les travaux de récupération vont probablement durer au moins jusqu'à mardi soir. Les autorités compétentes n'ont pas donné plus d'informations.

>> Relire le suivi de la journée de dimanche : Le crash d'un avion Junkers a fait 20 morts dans les Grisons

Espace aérien fermé

Ce sont les seuls vols autorisés au-dessus de la zone de l'accident. L'espace aérien sur le flanc ouest du Piz Segnas reste fermé, a dit lundi une porte-parole de l'Office fédéral de l'aviation civile (OFAC).

La fermeture de l'espace aérien est la procédure habituelle en cas de catastrophe aérienne. "Les secouristes doivent pouvoir travailler sans être dérangés", relève la porte-parole. L'espace aérien sera rouvert une fois les opérations de récupération terminées.

"Tante Ju" clouée au sol

L'appareil qui s'est écrasé était un avion de collection de type Junkers Ju 52, plus connu sous le nom de "Tante Ju". Les deux autres appareils de ce genre encore en état de voler vont rester au sol jusqu'à nouvel ordre.

La décision ne provient pas des autorités, comme c'est parfois le cas aussi longtemps que les causes d'un accident ne sont pas connues. C'est Ju-Air qui l'a prise, l'association propriétaire des appareils qui avait transporté ses avions militaires en avions de plaisance dans les années 1980, et qui organise les excursions à leur bord.

Pas de boîte noire

Vu sa date de construction, l'avion n'était pas équipé d'une boîte noire ou d'autres appareils d'enregistrement, cela devrait donc compliquer l'enquête.

Le Service suisse d'enquête de sécurité (SESE) a commencé à rechercher les causes de l'accident. Aucune information n'était disponible lundi.

Chaleur et altitude créent des conditions difficiles

"Nous nous trouvons en présence de deux facteurs principaux: la montagne et la température de l'air dans cette période estivale, qui varient et influent sur la densité de l'air", explique lundi au 19h30 Vincent Favre, pilote et président du Centre de recherche en matière de sécurité dans les transports.

A cela s'ajouterait un troisième facteur, celui de la puissance des machines qui est, pour les petits avions de l'aviation légère, "relativement limitée".

Selon l'expert, il serait beaucoup plus difficile de faire monter ou descendre un avion lorsque l'air est très chaud. "Avec l'altitude et la densité actuelle de l'air, on perd entre 20% et 30% du potentiel de la machine". Toute manoeuvre peut donc être délicate et le moindre virage deviendrait risqué. "L'appareil, avec un manque de puissance et de vitesse, peut simplement décrocher latéralement lors d'un virage", souligne Vincent Favre.

ats/lan/fme

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Pire catastrophe depuis 2001

Le crash de samedi, qui a fait 20 victimes, est le plus grave accident aérien survenu en Suisse ces dernières années.

La précédente catastrophe aérienne d'ampleur sur sol helvétique remontait à 2001. Le crash d'un appareil de la compagnie Crossair dans une forêt près de Bassersdorf (ZH) avait fait 24 morts.