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La ville de Zurich cherche une troisième voie pour l'aide sociale

Zurich veut dépasser l'alternative assistance-sanction. [Keystone - Christian Beutler]
La ville de Zurich cherche une troisième voie pour l'aide sociale / La Matinale / 1 min. / le 1 novembre 2017
La municipalité de Zurich annonce une refonte complète de ses programmes d'aide sociale et d'insertion. Elle veut dépasser l'alternative classique de la carotte ou du bâton et définir une nouvelle voie.

La question de l'insertion des personnes peu ou pas qualifiées sur le marché du travail se pose dans différentes régions de Suisse, et notamment à Zurich où la ville doit faire face à une augmentation constante du nombre de bénéficiaires de l'aide sociale pour des périodes toujours plus longues.

Ce que nous voulons faire, c’est baser notre action avant tout sur la motivation personnelle des bénéficiaires de l’aide sociale.

Raphael Golta

L'exécutif zurichois veut donc tenter désormais autre chose que la double option de l'assistance et des sanctions. Le municipal en charges des Affaires sociales, le socialiste Raphael Golta, n'hésite pas à parler de véritable changement de paradigme. "Jusqu’ici, l’idée était bien souvent d’obliger les personnes à suivre une activité", explique-t-il. "Ce que nous voulons faire maintenant, c’est baser notre action avant tout sur la motivation personnelle des bénéficiaires de l’aide sociale, afin de les aider à adapter leur niveau de qualification au marché du travail pour avoir des chances réelles d’insertion et d’insertion durable."

Le programme s'adresse à la part des personnes à l'aide sociale qui sont en âge et en capacité de travailler, soit environ 30%. Il s'adresse également aux personnes qui sont en emploi mais qui - en raison de leur manque de formation - se retrouvent potentiellement en situation de grande fragilité sur le marché du travail.

Lorsque le bénéficiaire saute sur une opportunité, on voit qu’on peut arriver à quelque chose ensemble.

Raphael Golta

L'idée est de définir des types d'accompagnement et d'objectifs différenciés, en fonction du degré de motivation des bénéficiaires. "Lorsqu’une offre se présente et que le bénéficiaire de l’aide sociale saute sur cette opportunité, on voit que la motivation est bien présente et qu’on peut arriver à quelque chose ensemble", note Raphael Golta. "Nous n’envisageons plus la possibilité de sanction que pour les personnes dont nous savons qu’elles ont une chance de trouver du travail mais ne s’en donnent pas la peine. Pour les autres catégories de personnes, nous allons miser plutôt sur la motivation."

Il s'agit, selon la municipalité de Zurich, de s'adapter aux réalités d'un marché du travail où l'évolution technologique et les délocalisations, réduisent toujours davantage la part des emplois pas ou peu qualifiés.

Séverine Ambrus/oang

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