Publié

Des masques anti-pollution pour contourner la loi anti-burqa au Tessin

Une loi interdit désormais de se dissimuler le visage au Tessin [Ti-Press/Keystone - Pablo Gianinazzi]
Des masques anti-pollution pour contourner la loi anti-burqa au Tessin / Le 12h30 / 1 min. / le 14 août 2017
Un petit rectangle blanc en lieu et place de la burqa: au Tessin, des touristes musulmanes ont trouvé la parade pour contourner l’interdiction du port du voile intégral en vigueur depuis un an.

La police cantonale tessinoise confirme ce qu’elle qualifie de "nouveau phénomène" apparu cette année, principalement dans les rues de Lugano appréciées par les visiteurs en provenance des pays du Golfe.

Certaines touristes orientales choisissent ainsi de porter un masque filtrant anti-pollution pour occulter la partie inférieure de leur visage en lieu et place du voile intégral.

Légal ou non?

Cette manière de masquer son visage est-elle légale? Les autorités sont très empruntées sur ce point puisque, en théorie du moins, le subterfuge contrevient à la loi cantonale tessinoise - calquée sur le modèle de la loi française et qui prévoit l’interdiction de se voiler la face dans les espaces publics.

Cependant, le conseiller juridique du gouvernement tessinois admet qu’il est difficile d’appliquer la loi dans ces cas, comme le rapporte le Giornale del Popolo lundi. Il est en effet quasi impossible de vérifier si le masque anti-pollution est porté pour des motifs de santé - l’air au Tessin passe pour l’un des plus pollués du pays - ou pour contourner l’interdiction la burqa.

Interdiction sans impact sur le tourisme

L'interdiction n'a pas éloigné les touristes du Golfe, dont le nombre est en constante augmentation. Les femmes qui ont eu recours à ce "truc" sont peu nombreuses. Seules sept touristes ont été interpellées par les forces de l’ordre pour le port du voile intégral depuis l’entrée en vigueur de la loi il y a un peu plus d’une année.

Le Tessin reste pour l’heure le seul canton à prohiber la burqa. Une initiative pour une interdiction au niveau fédéral est toujours en cours. Le texte aurait déjà dépassé les 100’000 signatures, selon ses promoteurs.

Nicole della Pietra/kkub

Publié