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Serrer la main à l'école? Une affaire provoquée par une famille particulière

Les deux élèves musulmans sont scolarisés à Therwil. [Keystone - Matthias Waeckerlin]
Les élèves bâlois issus d'une famille peu représentative des musulmans en Suisse / Forum / 3 min. / le 25 mai 2016
L'affaire de la dispense de serrer la main des enseignantes dans le canton de Bâle-Campagne, depuis annulée, a été provoquée par deux élèves dont la famille n'apparaît pas comme représentative des musulmans de Suisse.

Alors que cette famille a obtenu l'asile en Suisse en 2001 afin de fuir la Syrie, les deux filles aînées et majeures seraient pourtant reparties faire leur vie dans leur pays d'origine. Selon une source proche des Services de renseignements, les deux jeunes femmes auraient été recueillies dans un milieu proche d'une des mouvances djihadistes présentes en Syrie.

Esprit de provocation des deux frères

En ce qui concerne les deux garçons par qui la polémique est arrivée, un proche de leur famille a précisé qu'ils ont commencé à se quereller avec un professeur qui les aurait provoqué sur leur religion et le Prophète. C'est à la suite de ces échanges que serait née chez eux l'idée de riposter en appliquant à la lettre une interprétation du Coran trouvée sur internet: comme le Prophète, un homme ne doit serrer la main d'aucune autre femme que la sienne.

Les deux adolescents auraient donc agi par esprit de provocation, affirme cette source à la RTS. Mais ce qui aurait pu rester une menace en l'air est devenu une véritable affaire de principe avec l'entrée en scène du Conseil central islamique suisse de Nicolas Blancho. Car c'est l'un des membres de ce conseil qui a représenté les deux frères de 14 et 15 ans devant la direction de l'école.

La benjamine réfugiée dans un foyer

D'autres éléments viennent encore questionner l'intégration des membres de cette famille en Suisse. Le plus âgé des deux garçons a par exemple relayé sur son profil Facebook des vidéos du groupe Etat islamique. Son profil a été nettoyé, mais le Service des migrations de Bâle-Campagne s'est saisi de l'affaire. Après enquête, un avertissement a été adressé au mineur en question, mais cet épisode devrait peser négativement dans la demande de naturalisation déposée par la famille.

La benjamine des six enfants a pour sa part fui le domicile et obtenu refuge dans un foyer. Elle se serait plainte de brimades à la maison face notamment à son refus de porter le voile.

Le père proche d'une mosquée sous enquête

Enfin le père officie occasionnellement comme imam à la mosquée du Roi Faysal à Bâle. Une mosquée - financée à la base par des fonds saoudiens - qui est depuis longtemps dans le viseur des Services de renseignements et dont le financement fait actuellement l'objet d'une enquête.

Enfin, présent depuis 15 ans en Suisse, l'homme maîtrise pourtant peu l'allemand et le Baslerdütsch. Ses prêches doivent par conséquent être traduits.

Ludovic Rocchi/jzim

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Recours annoncé en cas de sanctions

Président du Conseil central islamique de Suisse (CCIS), Nicolas Blancho, a annoncé sur son site que le conseil fera recours si les sanctions prévues en cas de refus des deux élèves de serrer la main de leurs enseignantes sont appliquées.