A Zurich, le siège de la droite aux Etats menacé, ambitions UDC en Argovie et à Soleure

A la fin de l'été, la cheffe du groupe parlementaire du PVL était encore distancée dans les sondages. Une fin de campagne très active lui a permis de pointer au 4e rang du premier tour, avec environ 50'000 voix de retard sur son concurrent direct au second tour, le conseiller national Gregor Rutz (UDC).

Situation comparable en 2007

Cet écart est semblable à celui que l'ancienne sénatrice vert'libérale Verena Diener a comblé en 2007 sur un certain Ueli Maurer pour le battre au 2e tour. La ministre zurichoise entrait alors au Conseil des Etats qu'elle quittait huit ans plus tard. La récupération de ce fauteuil par Tiana Moser est donc possible, ce d'autant que le canton de Zurich est devenu moins bourgeois entretemps.

La conseillère nationale ratisse large. Elle est soutenue par les trois principaux partis de gauche, les Verts ayant retiré Daniel Leupi, 5e au premier tour, par le PEV et par les Femmes du PLR. Objectif: faire barrage à l'UDC. Le fait qu'elle soit une femme peut aussi jouer en faveur de la Vert'libérale, car l'autre fauteuil zurichois aux Etats est occupé par un homme.

Une première

Si Tiana Moser remporte la mise, le canton de Zurich n'aura plus aucun représentant de droite au Conseil des Etats, une première absolue. Le siège libéral-radical de Ruedi Noser, qui ne se représentait pas, est d'ores et déjà perdu par le PLR. Le parti a retiré sa candidate Regine Sauter. La conseillère nationale était arrivée 3e au premier tour avec 34'000 voix de retard sur Gregor Rutz.

Le PLR soutient officiellement ce dernier pour maintenir le siège encore vacant dans le giron bourgeois. Plusieurs personnalités citadines du parti ont toutefois apporté leur soutien à Tiana Moser. Ruedi Noser et les ministres bourgeois ainsi que la plupart des organisations économiques soutiennent Gregor Rutz. Le Centre a opté pour la liberté de vote.

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Ligne politique trop à droite

A l'UDC, la légère progression du parti en terres zurichoises au Conseil national et le bon score de Gregor Rutz au premier tour pourrait susciter l'optimisme. Le fait que l'entrepreneur au style policé soit rejeté par une partie du camp bourgeois en raison de sa ligne politique dure constitue toutefois un danger pour lui. La clef du scrutin se trouvera dans la mobilisation de l'électorat.

Un dernier épisode de campagne montre la nervosité régnant au sein de la droite zurichoise. Magazine proche de l'UDC, la Weltwoche s'est fendue d'un article dénonçant le fait que Tiana Moser séjournait parfois à Berne auprès de son compagnon Matthias Aebischer, conseiller national socialiste et candidat au Conseil fédéral. Il a donc qualifié la politicienne de "demi-Zurichoise" inapte à défendre les intérêts du canton.

Les enjeux dans les cantons d'Argovie, Soleure et Schaffhouse

Dans le canton d'Argovie, le président du PLR suisse Thierry Burkart a été réélu dès le premier tour. Arrivé deuxième, l'UDC Benjamin Giezendanner se représentera pour tenter de conserver le siège laissé vacant par son collègue de parti Hansjörg Knecht. La conseillère nationale Gabriela Suter (PS), arrivée 3e, s'est retirée de la course pour favoriser une candidature de centre-gauche, en l'occurrence la conseillère nationale du Centre Marianne Binder-Keller. Cette centriste a plus de chances dans un canton bourgeois. A l'échéance du dépôt des candidatures, deux représentants de la Communauté d'intérêt santé se sont encore annoncés, mais sans aucune chance d'élection.

A Soleure, le centriste Pirmin Bischof a été réélu dès le premier tour. Franziska Roth tentera de défendre le siège du PS, défiée par Christian Imark (UDC). Le conseiller d'Etat PLR Remo Ankli, le conseiller national Dieter Künzli (PVL) et le Vert Felix Wettstein ont retiré leur candidature.

Dans le canton de Schaffhouse, le sortant Thomas Minder (ind.) a raté sa réélection à Schaffhouse. Le père de l'initiative contre les rémunérations abusives a même fini troisième derrière le socialiste Simon Stocker. Les deux hommes se feront face dans un second tour, après le retrait de la candidate PLR Nina Schärer, arrivée 4e. Le sénateur UDC sortant Hannes Germann, plus ancien conseiller aux Etats en fonction, a quant à lui été confortablement réélu.

furr avec ats