Le projet de Rätikon - du nom du massif alpin éponyme - devait être l'un des plus grands parcs naturel des Alpes. Il prévoyait de s'étendre à cheval entre le cantons des Grisons, l'Autriche et le Liechtenstein, sur 1000 km2 dédiés au développement durable et à l'économie locale. Mais ce projet est tombé à l'eau à la suite des votations du week-end dernier.
La proposition s'est vu infliger une cuisante gifle dans les urnes des dix communes grisonnes concernées dans la région de Prättigau/Davos, qui s'y sont opposées à l'unanimité. Le non a même parfois frôlé les 80%, c'est dire si ce projet a déplu.
Envie de protection
Par ce vote, la population a en effet voulu protéger son agriculture de montagne ou encore l'utilisation de ses chemins de fer. Des arguments que le responsable du projet côté suisse, Georg Fromm, avoue avoir de la peine à comprendre.
"Les opposants ont joué avec les peurs et le ressentiment qui existe déjà dans la population des montagnes, par exemple dans le domaine de la protection de l'environnement ou de l'aménagement du territoire", regrette-t-il. "On se sent déjà restreint et donc on craint encore plus de restrictions. Finalement, il y a encore la question du loup qui est arrivée dans le débat. C'était très émotionnel", raconte-t-il.
Modèle peu contraignant
Pourtant un parc naturel est bien moins contraignant qu'un parc national. C'est un modèle d'ailleurs déjà connu en Suisse, puisqu'il en existe 16, comme le parc du Jura vaudois, par exemple. Ces régions sont dotées d'un label, reçoivent des subventions et mettent en place des projets liés à la biodiversité ou encore au tourisme durable.
Le district de Prättigau a donc décidé de s'en passer. Reste à savoir si l'Autriche et le Liechtenstein poursuivront le projet sans la Suisse.
Joëlle Cachin/kkub