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Zurich récolte les données des passagers et les offre à d'autres cantons

En Suisse alémanique le suivi des vacanciers de retour des pays sur la liste rouge s'organise. Zurich donne le ton. [RTS]
En Suisse alémanique le suivi des vacanciers de retour des pays sur la liste rouge s'organise. Zürich donne le ton / 19h30 / 3 min. / le 8 août 2020
Pour améliorer le traçage des voyageurs de retour d'un pays à risque, le canton de Zurich récolte les données des passagers directement à l’aéroport et met ces informations à disposition des autres cantons intéressés. Mais l'OFSP a des doutes sur la légalité de la démarche.

Lorsque les passagers de retour d'un pays à risque arrivent à l'aéroport de Kloten, ils doivent remplir un formulaire. Celui-ci est alors transmis à l'Office fédéral de la santé publique (OFSP). Mais depuis mercredi, le canton de Zurich se procure ces données directement auprès de l'aéroport.

"Jusqu'ici, nous n'avons pas reçu assez de données de la part de la Confédération. Nous prenons donc l'initiative nous-mêmes. Nous avons passé un accord avec les compagnies aériennes et les agents pour qu'ils nous fournissent les données des passagers. Elles sont destinées à nos autorités sanitaires et nous permettent d'améliorer le traçage et le cas échéant, les quarantaines", explique Mario Fehr, conseiller d'Etat zurichois.

Un partage d'informations entre cantons

Certains cantons ont depuis demandé à Zurich de faire suivre ces dossiers. C'est déjà le cas pour Berne, l'Argovie et la Thurgovie, tandis que les cantons de Lucerne, Zoug, Saint-Gall et des Grisons sont encore en discussion.

A Berne, où les premières données ont déjà été reçues, on estime ces informations essentielles: "Si nous voulons organiser des quarantaines correctement et nous assurer qu'il n'y a pas de nouvelles infections, ces données sont capitales", argumente Pierre-Alain Schnegg, conseiller d'Etat bernois.

La question de la légalité se pose

Du côté de l'OFSP, on se montre plutôt sceptique face à cette nouvelle forme d'aide intercantonale: "la question de la légalité nous pose un gros point d'interrogation et nous allons devoir examiner la pratique zurichoise", souligne ainsi Patrick Mathys, chef de la section crise à l'OFSP.

Pour Pierre-Alain Schnegg, il s'agit avant tout de savoir établir des priorités: "Il faudrait quand même savoir si nous voulons combattre cette épidémie ou si nous voulons nous arrêter sur des détails concernant la protection des données."

Interrogé sur le plateau du 19h30, le médecin cantonal vaudois Karim Boubaker a de son côté plaidé pour une "solution fédérale qui soit applicable pour tous les cantons". Des démarches de la Conférence suisse des directeurs de la santé sont en cours auprès de la Confédération. Les cas importés de l'étranger ne représentent "pas la source d'infection la plus importante et cela nous laisse un peu de temps", a tempéré le spécialiste.

Sujet TV: Rouven Gueissaz avec SRF

Adaptation web: ther

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Genève ne suit pas l'exemple zurichois

Le canton de Zurich a annoncé mercredi qu'il allait lui-même récolter les données des passagers de retour de pays à risque à l'aéroport de Kloten. Il estime que leur collecte par la Confédération ne permet pas une surveillance optimale des quarantaines.

Mais cette pratique n'intéresse pas les autres cantons aéroportuaires comme Bâle-Ville ou Genève. Contactés jeudi par la RTS, ils disent ne pas être intéressés. A Genève, les autorités préfèrent se concentrer sur les listes de passagers déjà à disposition via la Confédération.

>> Les explications de Joëlle Cachin dans le 12h30: