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Jugé à nouveau pour violences, le jeune "Carlos" a refusé de comparaître

Le délinquant zurichois est suivi par la presse depuis 2013. [Keystone - Walter Bieri]
Jugé à nouveau pour violences, le jeune "Carlos" a refusé de comparaître / Le 12h30 / 2 min. / le 30 octobre 2019
Considéré comme le détenu le plus médiatisé de Suisse, celui que la presse a baptisé "Carlos" est jugé à nouveau mercredi à Zurich. Mais il a refusé de quitter sa prison pour comparaître.

Ce jeune homme âgé aujourd'hui de 24 ans et qui souhaite qu'on l'appelle désormais par son vrai prénom - Brian - est poursuivi cette fois pour plusieurs infractions commises en prison, dont des blessures graves sur des représentants de l'autorité.

Il fait l'objet de l'attention des médias depuis 2013 et la révélation, par une équipe de journalistes de la télévision alémanique, du coût jugé très important de son programme de réinsertion.

Vaine négociation

L'avocat de Brian avait demandé lundi une dispense pour motifs psychiques que nous avions refusée, a expliqué à l'audience le juge du Tribunal d'arrondissement de Zurich. Et mercredi matin, le délinquant a accueilli les policiers dans sa prison de Pöschwies en montrant les poings. Les juges sont allés jusqu'à parlementer avec lui, sans succès.

C'est donc en son absence que le Ministère public zurichois a fait connaître son réquisitoire: il demande sept ans et demi de prison et des mesures thérapeutiques. L'expert psychiatre a indiqué avoir diagnostiqué des troubles de la personnalité avec traits psychopathes et haut risque de récidive.

On sait qu'au cours des dernières années l'avocat de Brian avait, lui, dénoncé les conditions d'incarcération du jeune homme - des questions essentielles dans ce nouveau procès: dans quelle mesure Brian peut-il répondre et accepter une thérapie? Et dans quelle mesure son incarcération a-t-elle aggravé son état? Brian est-il davantage victime ou coupable?

Une spirale sans fin

Depuis 2013, le cas Brian, ou Carlos a suscité de très nombreux débats dans le canton de Zurich sur ce qui est régulièrement dénoncé comme un échec de la justice. La révélation, dans un reportage, de son programme de réinsertion à 29'000 francs par mois, avec cours de boxe thaï, avait même contribué à la non-réélection du précédent ministre zurichois de la Justice.

Depuis, Brian fait régulièrement parler de lui pour de nouveaux délits, dans ce qui ressemble à une spirale sans fin de violence et de sanctions.

Le verdict est attendu mercredi prochain.

Séverine Ambrus/oang

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