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Les Zurichois approuvent à 56% le volet cantonal de la réforme fiscale

Le conseiller d'Etat UDC Ernst Stocker s'est réjoui en conférence de presse du "oui" à la réforme fiscale zurichoise. [Keystone - Walter Bieri]
Le conseiller d'Etat UDC Ernst Stocker s'est réjoui en conférence de presse du "oui" à la réforme fiscale zurichoise. - [Keystone - Walter Bieri]
Les Zurichois ont accepté dimanche à une nette majorité le volet cantonal de la réforme fiscale des entreprises, qui découle de la nouvelle législation fédérale approuvée dans les urnes le 19 mai dernier (RFFA). Il s'agit d'un revers pour la gauche et les syndicats.

Le texte a été validé par 55,9% des votants. La question n'a toutefois pas fasciné les foules, le taux de participation n'atteignant que 27,7%. Ce qui n'a pas empêché le conseiller d'Etat en charge des finances, Ernst Stocker (UDC), de se réjouir du résultat. Ce vote "donne de la sécurité aux entreprises", a-t-il dit, tout en regrettant la maigre participation dans ce canton pourtant dominé par le camp bourgeois.

L'objectif des partisans du texte est de maintenir la compétitivité du canton même après la réforme fédérale (RFFA), qui supprimera dès 2020 les privilèges fiscaux accordés aux firmes dites "à statut", c'est-à-dire les multinationales.

Réforme coûteuse

Selon le camp bourgeois libéral, les baisses des charges fiscales prévues par la réforme (lire encadré) étaient "nécessaires" pour "éviter la fuite" des multinationales, qui emploient 6000 personnes.

Mais aux yeux de la gauche, soit le PS, les Verts, la gauche alternative et les syndicats, c'est sur la classe moyenne que pèseront les coûts de cette réforme, qui profitera à des entreprises dont les profits partent à l'étranger.

Compensations communales?

Les opposants critiquent aussi le coût du projet, estimé à plus d'un demi-milliard de francs par an, pour le canton et les communes. Enfin, ils dénoncent l'absence de compensations sociales.

La ville de Zurich a déjà manifesté son opposition. Pour surmonter cet écueil, il est tout à fait possible, selon Ernst Stocker, que Zurich envisage une quelconque mesure sociale en guise de compensation. Le peuple aura le dernier mot.

ats/jop

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Le contenu de la réforme zurichoise

Le volet zurichois de la réforme fiscale prévoit que le taux d'imposition cantonal sur le bénéfice passe de 8 à 7% dès 2021. Les charges fiscales totales des sociétés seront réduites de 21,1% à 19,7% dans un premier temps, puis à 18,2%. En outre, des réductions fiscales allant jusqu'à 70% seront possibles grâce à divers instruments.

Les entreprises "à statut" représentent 3% des firmes du canton mais contribuent à hauteur de 16% aux recettes provenant de l'impôt sur le bénéfice, et

La nouvelle imposition des entreprises entrera en vigueur en janvier 2020 dans le canton de Zurich. Mais le ministre des Finances Ernst Stocker n'entend pas en rester là et souhaite abaisser l'impôt sur les bénéfices de 7 à 6% si possible d'ici 2023.