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Premiers forages à Bülach en quête d'un site pour déchets nucléaires

Le site de Bülach, où les premiers forages ont débuté. [RTS]
Premiers forages à Bülach en quête d'un site pour déchets nucléaires / 19h30 / 2 min. / le 15 avril 2019
Des forages profonds ont débuté lundi à Bülach (ZH), dans le cadre de la recherche d'un site de dépôt souterrain pour les déchets radioactifs. Il s'agit de tester l'un des trois lieux envisagés pour les enfouir définitivement.

Ces forages doivent permettre d'examiner le sous-sol géologique de manière approfondie, a indiqué lundi la Société coopérative nationale pour le stockage des déchets radioactifs (Nagra).

Il s'agit de renforcer les connaissances sur l'argile à Opalinus, roche qui contiendra ce dépôt: "La particularité de cette roche consiste en sa forte teneur en argile, qui est extrêmement imperméable aux éléments extérieurs, par exemple à l'eau", explique Maurus Alig, chef de projet à la Nagra, lundi dans le 19h30. "Elle a aussi une forte propension à absorber les radionucléides. Les éléments qui pourraient avec le temps s'échapper des tonneaux seront absorbés par la roche et ne remonteront pas en surface."

Trois sites argileux similaires

Actuellement, trois régions restent en lice pour accueillir les déchets atomiques. Pour sélectionner le ou les sites définitifs, la Nagra multipliera ce type de forages allant jusqu'à 2000 mètres de profondeur.

"Nous savons d'ores et déjà que la couche d'argile à Opalinus est plus ou moins identique sur les trois sites présélectionnés, soit environ 100 mètres d'épaisseur", relève pour sa part le géologue de la Nagra Philipp Senn. "Par contre, ce qui pourrait être déterminant dans le choix, ce sont les couches situées en-dessus et en-dessous de cette roche."

Pas de décision politique avant 2030

Il faudra trois à quatre ans pour comparer les données collectées et arrêter un choix, qui sera suivi par un long processus politique. La décision des autorités fédérales, soumise au référendum facultatif, est espérée d'ici 2030.

"La population se pose beaucoup de questions et on se donne beaucoup de peine pour informer et répondre à ces questions" assure Markus Fritschi, membre de la direction générale de la Nagra. "D'un autre côté, la population a compris que ces dépôts en couches géologiques profondes sont nécessaires pour évacuer ces déchets de nos vies et que pour ça, il est indispensable de garantir les sites les plus sûrs."

Le premier dépôt devrait entrer en exploitation, si tout va bien, en 2050.

Noémie Guignard/oang

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