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Le quadruple meurtrier de Rupperswil échappe à l'internement à vie

Des journalistes devant la cour suprême argovienne le jeudi 13 décembre 2018. [Keystone - Walter Bieri]
L'internement ordinaire prononcé contre le prévenu du quadruple meurtre de Rupperswil / Le 12h30 / 2 min. / le 13 décembre 2018
Le procès en appel du quadruple meurtrier de Rupperswil (AG) se tenait jeudi matin à Aarau devant la Cour suprême argovienne. Le tribunal a confirmé l'internement simple du meurtrier prononcé en première instance.

Le quadruple meurtre de Rupperswil (AG) est considéré comme l'affaire criminelle parmi les plus graves de ces dernières décennies en Suisse. En décembre 2015, un homme de 35 ans égorge une mère et ses deux fils ainsi que la petite amie de l'un d'eux et abuse sexuellement du cadet. Le procès en appel du prévenu se tenait depuis jeudi matin à Aarau.

La Cour suprême d'Argovie vient de se prononcer elle aussi pour l'internement ordinaire, confirmant le jugement de première instance et suivant l'avis des deux experts psychiatres.

Jeudi en début de matinée, les deux experts psychiatres se sont prononcés à nouveau sur la dangerosité de l'auteur du quadruple assassinat de Rupperswil.

Ils ont réaffirmé leur diagnostic initial: le prévenu comporte un risque de récidive élevé. Une thérapie, si elle est possible, prendra du temps, cinq à dix ans ou plus. Mais il n'est en revanche pas possible d'affirmer que l'homme est à jamais incurable, ce qui est la condition nécessaire pour qu'une mesure d'internement à vie puisse être prononcée.

Ministère public pas entendu par le Tribunal

La procureure a souligné le narcissisme du prévenu et son crime froidement calculé. Elle a insisté sur l'importance du risque de récidive et réaffirmé la nécessité selon elle d'un internement à vie.

L'avocate de l'homme, elle, a plaidé pour que soit écartée toute mesure d'internement en plus de la peine de prison à perpétuité que purge son client. Elle a souligné son droit à envisager au moins théoriquement, de pouvoir vivre un jour, un retour à la société. "Ce n'est pas être laxiste que de demander cela", a-t-elle ajouté.

Ce procès en appel avait relancé le débat ces derniers jours sur l'application de cette mesure de l'internement à vie, acceptée par le peuple en 2004 et qui a jusque ici toujours été désavouée par le Tribunal fédéral.

Dans la presse alémanique, cette semaine, l'ancien expert psychiatre du canton de Zurich avait lui reproché aux experts de ne pas avoir préconisé l'internement à vie dans cette affaire. La Cour suprême argovienne a elle considéré ce matin au contraire que cette mesure n'était pas justifiée.

Séverine Ambrus/ebz

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