En 2017, près de 3000 cas de violences et menaces contre les autorités et les fonctionnaires ont été enregistrés. Le président de l'Union syndicale des polices romandes (USPRO) Jean-Philippe Rochat souligne samedi dans Forum que la situation date de nombreuses années.
"Aujourd'hui, les gens respectent de moins en moins les règles, l'autorité, et n'hésitent plus à s'en prendre à leurs représentants que sont les forces de l'ordre dans la rue. En s'en prenant aux forces de l'ordre, ils s'en prennent directement à l'Etat", souligne-t-il. "Il est nécessaire que l'Etat réagisse." La société a évolué, pointe le syndicaliste. Les forces de l'ordre sont maintenant prises pour cibles, "les auteurs n'ont plus aucun scrupule".
Les chiffres publiés sont sous-évalués, estime Jean-Philippe Rochat, car les policiers ne déclarent pas toutes les violences qu'ils subissent, "éprouvant un sentiment de honte d'être pris pour cibles".
Une manifestation pas exclue
"Il y a de plus en plus de cas graves, et on ne va pas attendre que des collègues meurent sur la route pour que les autorités se rendent compte que le problème est vraiment existant et qu'il y a une augmentation qui est vraiment inquiétante." Le syndicaliste indique être particulièrement intéressé aux différentes initiatives parlementaires qui demandent le renforcement des sanctions contre les auteurs de violences contre les fonctionnaires, y compris pour les cas mineurs.
"Pour un policier, manifester, c'est profiter du désordre de la rue, et on est plutôt amené à maintenir l'ordre (...). Si notre voix n'est toujours pas entendue, un rassemblement est envisagé par notre fédération faîtière", souligne encore Jean-Philippe Rochat.
Propos recueillis par Mehmet Gultas/ebz