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Entre économies et insécurité, le fait de couper l'éclairage public fait débat

Des communes romandes pourraient renoncer à l'éclairage public
Des communes romandes pourraient renoncer à l'éclairage public / 19h30 / 2 min. / le 25 octobre 2017
L'éclairage public génère jusqu'à 30% de la facture d'électricité des communes. Certaines d'entre elles ont décidé de le couper pour économiser et d'autres ont renoncé, notamment à cause du sentiment d'insécurité.

Depuis vendredi, la localité neuchâteloise de Fontaines, dans la commune de Val-de-Ruz, a coupé l'éclairage public durant la nuit, de minuit à 5h00. Une expérience de six mois qui vise à réduire la pollution nocturne, mais aussi la facture d’électricité.

Interrogé dans le 19h30 de la RTS mercredi, François Cuche, conseiller communal en charge de l’Energie, voit dans cette extinction un "galop d’essai sur un des villages de la commune de Val-de-Ruz pour voir comment la population accepte cette situation". La mesure pourrait être étendue à tous les villages de la commune si les retours sont positifs.

Expérience abandonnée à Gletterens

L'expérience a déjà été tentée dans plusieurs communes en Suisse et en Europe. Dans la localité fribourgeoise de Gletterens, les autorités ont toutefois décidé de rallumer les lampadaires après six mois.

Le syndic Nicolas Savoy assure que "des gens ont trouvé cela absolument extraordinaire de revenir à moins de pollution nocturne et de pouvoir passer l'été avec des soirées tardives sans éclairage public". Mais il reconnaît que d'autres ont trouvé que cette atmosphère était très insécurisante.

Le sentiment d'insécurité avancé

Selon les statistiques, couper l'éclairage public ne ferait augmenter ni la criminalité ni les accidents. Mais beaucoup avancent une augmentation du sentiment d'insécurité.

Pour Marylène Lieber, spécialiste des violences dans les espaces publics, ce serait toutefois plutôt l'heure qui participe au sentiment d'insécurité, davantage que la luminosité.

Pour réconcilier les deux camps, le chercheur Arnaud Zufferey, ingénieur à la HES Valais, propose l'introduction d'un LED qui permet de régler l'intensité lumineuse par palier. "On peut réduire de 60% dès 20h, puis à 10% dès minuit", estime-t-il.

Elodie Botteron/boi

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