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Les paiements directs ont permis de préserver les estivages en montagne

Le berger et agronome Pierre Praz avec sa compagne et son neveu sur l'alpage Le Coulaz (FR). [Marc Menichini]
Bilan des mesures de la Confédération pour sauver les alpages suisses / Le Journal du matin / 3 min. / le 15 août 2017
Les exploitations d'estivage bénéficient depuis 2014 de nouveaux paiements directs destinés à maintenir cette activité, fragilisée par la baisse globale du bétail en Suisse. Les acteurs de cette économie alpestre en tirent un bilan positif.

Il y a trois ou quatre ans, de nombreuses voix disaient craindre le manque de bêtes à l'alpage et donc l'avancée de la forêt sur des pâturages non broutés. Le Conseil fédéral les a entendues et il a introduit différentes subventions dans sa Politique agricole 2014-2017. Il s'agissait d'une part d'inciter les propriétaires à mettre leur bétail à la montagne, et d'autre part de soutenir les exploitants d'alpages. En trois ans, Berne a débloqué plus de 780 millions de francs.

"On a plus de demandes que de places"

Pierre Praz, agronome de formation et gardien de l'alpage Le Coulaz dans les Préalpes fribourgeoises, tire un bilan positif de ces aides: "Ici, avec la nouvelle Politique agricole 2014-2017, le premier effet est que les exploitants de plaine reçoivent une contribution d'alpage pour les animaux qu'ils mettent ici. On voit qu'on n'a plus de soucis pour avoir suffisamment d'animaux. On a plutôt tendance à avoir plus de demandes depuis deux ans qu'on n'a de places pour les animaux, ce qui est bénéfique."

Cet alpage est aussi au bénéfice de contributions à la biodiversité et à la qualité du paysage. "Ce sont trois mesures concrètes qui viennent améliorer la situation économique de l'alpage", souligne Pierre Praz.

Tessin, Grisons et Valais plus touchés par la pénurie

Même si le paysage de cette économie alpestre est très hétérogène d'une région à l'autre, la charge en bétail (nombre de vaches, chèvres et moutons qui montent estiver), a légèrement augmenté partout en Suisse depuis 2014, d'environ 5% selon l'Office fédéral de l'agriculture (OFAG). Mais la pénurie de vaches se fait davantage sentir dans certaines vallées du Sud des Alpes, dans certains endroits du Tessin, dans les Grisons ou en Valais.

Certains alpages ne survivront pas malgré tout

Le risque d'abandon de certains alpages existe, mais il est plus important pour les très petites exploitations d'estivage difficiles d'accès. Leur avenir, voire leur survie, passera par ces subventions publiques mais aussi par la valorisation de leur production, l'agritourisme ou encore une amélioration des conditions salariales des gardiens et autres bergers - un personnel qui se fait de plus en plus rare.

Marc Menichini/oang

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