Les attentats en Angleterre remettent en question des voyages d'études

Le mois de juin annonce la fin de l'année scolaire. Avec elle, son lot de derniers travaux, d'examens et, surtout, le très attendu voyage de fin d'études. Mais la menace terroriste actuelle en Europe va priver certains élèves de leur sortie.

Après la nouvelle attaque à Londres samedi, une enseignante d'un cycle genevois a préféré renoncer à son excursion. Elle devait emmener sa classe lundi dans la capitale britannique.

Ce cas n'est pas unique. Le Département genevois de l'instruction publique (DIP) confirme que quelques voyages dans des capitales ont été annulés, soit parce que les enseignants ont renoncé, soit parce que la majorité des parents l'ont demandé. Dans ces cas, ils seront remboursés, précise le département.

Consignes du DFAE

Malgré la menace terroriste, les enseignants genevois restent libres de choisir leur destination. Seule règle: suivre les recommandations du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE). Le DIP ne veut, pour l'instant, pas donner d'autres consignes, notamment en ce qui concerne les grandes capitales européennes. "Une interdiction générale serait disproportionnée vu l'impossibilité de prévoir les attentats", précise son porte-parole Pierre-Antoine Preti.

Les villes visées par les attaques ne figurent pas sur la liste noire du DFAE. Par exemple, la situation en Grande-Bretagne est considérée comme "stable". Le DFAE conseille seulement d'être prudent à proximité de manifestations et met en garde contre le risque d'attentats terroristes.

Dispositif spécifique à Fribourg

Les cantons de Neuchâtel, du Valais et du Jura suivent la même ligne que Genève. Outre les consignes du DFAE, les départements de l'éducation demandent surtout aux écoles de faire preuve de bon sens.

Du côté de Fribourg, un dispositif spécifique a été mis en place en décembre 2015, peu après les attentats de Paris. Chaque projet de voyage est examiné par les services de l'enseignement, qui peuvent l'annuler s'ils jugent la destination dangereuse. Jusqu'à maintenant, aucune annulation n'a été prononcée par le département.

Vaud: pas d'autorisation pour Londres

Dans le canton de Vaud également, le Département de la formation (DFJC) octroie des autorisations "au cas par cas" en ce qui concerne l'école obligatoire. Depuis l'attentat du 22 mars devant le Parlement à Londres, "aucune nouvelle autorisation de voyages d'études n'a été donnée pour cette destination", indique le DFJC.

En fait, le département n'a pas reçu de nouvelle demande pour organiser des excursions dans la capitale britannique. Sous son impulsion, les écoles se tournent de plus en plus vers des lieux moins sensibles, en Suisse notamment, au détriment des grandes villes.

Quant aux sorties dans le secondaire II, elles relèvent des établissements vaudois eux-mêmes. Aucun n'a annoncé de mesures spécifiques récemment. Après les attentats de Paris fin 2015, le gymnase lausannois Auguste-Piccard avait décidé d'interdire les voyages d'études à l'étranger en 2016.

Valentin Tombez