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Directives cantonales et fédérales sur les chiens de plus en plus opposées

Les propriétaires doivent lâcher leurs chiens régulièrement, stipule la législation fédérale. [Keystone - Gaëtan Bally]
Directives cantonales et fédérales sur les chiens de plus en plus opposées / Le Journal du matin / 1 min. / le 3 mai 2017
Face aux multiples lois et restrictions, détenir un chien devient problématique. D'autant que les règles cantonales ou communales s'opposent de plus en plus aux directives fédérales.

L'hebdomadaire neuchâtelois A+ le relatait la semaine dernière. La loi fédérale sur la protection des animaux est claire: les propriétaires doivent lâcher leurs chiens régulièrement. Mais en pratique, les lois cantonales et communales font barrage.

Dans le canton de Neuchâtel, par exemple, il est quasi impossible d'abandonner la laisse au bord du lac tandis que certains endroits sont purement et simplement interdits aux chiens.

"On pinaille pour de petites choses"

Pour le vétérinaire neuchâtelois Alain Von Allmen, anecdote à l'appui, ce recours systématique aux interdictions résulte d'une société de plus en plus intolérante et éloignée des animaux. "On a un chien qui a fait pipi parce qu'il a fait un long trajet dans un tram à Genève et sa propriétaire a eu une amende de l'ordre de 250 ou 300 francs parce que le chien avait souillé le trottoir et que la loi genevoise l'interdit", raconte-t-il. "On commence à pinailler pour des petites choses qui n'ont vraiment pas lieu d'être."

Mais il est parfois difficile de faire cohabiter toutes les sensibilités. Les autorités du village neuchâtelois de Cressier ont ainsi décidé la semaine dernière d'interdire l'accès de certains espaces aux chiens, tant les plaintes relatives à la propreté étaient récurrentes.

L'indiscipline des maîtres en ligne de mire

Pour Joël Boulogne, conseiller communal à l'origine de cette décision, il n'y avait pas d'autre solution. "Ces lois ont été validées il y a huit ans. Nous n'avons jamais mis d'amende, nous avons toujours averti. Les propriétaires ou les maîtres des chiens ne prennent pas leurs responsabilités et c'est ça qui amène les interdictions. Ce n'est pas le chien lui-même qui gêne les gens, c'est vraiment l'indiscipline du maître."

Un contexte qui plaide pour des cours de sensibilisation des propriétaires et de socialisation des chiens, selon la Société neuchâteloise des vétérinaires. Sauf que les autorités fédérales ont dernièrement levé cette obligation.

Coraline Pauchard/oang

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