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Les expressions régionales captivent la population romande

Les régionalismes permettent d'affirmer sa provenance (ici une terrasse en ville de Sion). [Gaétan Bally]
Les régionalismes permettent d'affirmer sa provenance (ici une terrasse en ville de Sion). - [Gaétan Bally]
Une "beuglée", un "toyet" ou encore une "brontsée": les Romands se passionnent pour les régionalismes, comme en témoigne le succès rencontré par le Parlomètre romand de la RTS.

Plus de 220'000. C'est le nombre de pages vues sur le site du Parlomètre romand depuis son lancement, jeudi dernier, par la RTS.

L'intérêt pour cette plate-forme interactive, qui permet à chacun de découvrir les subtilités géographiques de son langage, démontre bien la curiosité des Romands pour les parlers locaux.

A l'heure de la globalisation et de l'hypermobilité, comment expliquer cet attachement pour des expressions pourtant très ancrées géographiquement? "Tout ce qui touche au langage comporte un fort aspect identitaire et suscite donc un important engouement populaire", explique Federica Diémoz, professeure de dialectologie et de sociolinguistique à l'Université de Neuchâtel, dont les équipes s'intéressent à la question du français régional (lire encadré).

"Se différencier de l'autre"

Selon la linguiste neuchâteloise, la langue offre la possibilité de montrer clairement d'où l'on vient: "Cela permet de se différencier par rapport aux autres, même s'il n'existe que de petites variations entre Fribourg et Neuchâtel, par exemple. L'esprit de clocher est typique des questions langagières."

Pour autant, la volonté d'affirmer son identité s'accompagne souvent d'une autre dynamique, à la fois complémentaire et paradoxale, visant à lisser son langage afin de se fondre dans la masse. "Les gens font preuve d'une grande malléabilité. En fonction des contextes, ils adoptent l'une où l'autre attitude", conclut Federica Diémoz.

>> Revoir le sujet de Couleurs locales du 25 juin :

Les patois sont à l'honneur à l'Institut des sciences du langage à Neuchâtel.
Les patois sont à l'honneur à l'Institut des sciences du language à Neuchâtel / Couleurs locales / 6 min. / le 25 juin 2015

Kevin Gertsch

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Deux enquêtes sur les régionalismes menées à l'Université de Neuchâtel

Des linguistes des universités de Neuchâtel, Zurich et Cambridge, en Grande-Bretagne, ont lancé au début du mois de juin deux sondages sur l'usage du français actuel dans les Alpes et le Jura. L'objectif? Evaluer la vitalité de certaines expressions et prononciations régionales et la manière dont elles s'étendent hors de leur zone d'origine.

Il est possible d'accéder à ces deux enquêtes en ligne jusqu'au mois d'octobre sur le site de l'Observatoire du français en Suisse romande.