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Nouvelle stratégie des FMB qui veulent miser sur les énergies renouvelables

La centrale nucléaire bernoise de Mühleberg devrait fermer l'an prochain déjà. [Peter Klaunzer - Keystone]
La centrale de Mühleberg, dans le canton de Berne, a été mise en service en 1972. - [Peter Klaunzer - Keystone]
Les Forces motrices bernoises entendent miser sur les énergies renouvelables dès 2022, si elles obtiennent que la centrale de Mühleberg soit exploitée jusque-là.

Les Forces motrices bernoises (FMB) ont dévoilé mardi la stratégie pour l'après-Mühleberg. Elles entendent exploiter cette centrale nucléaire jusqu'en 2022 au plus tard. Le groupe bernois souhaite ensuite miser sur les énergies renouvelables.

Remplacer le nucléaire par les énergies renouvelables

Le conseil d'administration a adopté la nouvelle stratégie des FMB baptisée "BKW 2030" qui privilégie l'efficacité énergétique et les énergies renouvelables nécessaires pour remplacer la production de Mühleberg. Le groupe entend se concentrer principalement sur la force hydraulique et l'énergie éolienne.

Cette stratégie dépend toutefois de la décision que doit rendre le Tribunal fédéral (TF) sur l'autorisation d'exploitation illimitée de Mühleberg. Le 7 mars, le Tribunal administratif fédéral (TAF) a estimé que la centrale ne pouvait être exploitée que jusqu'en été 2013 sauf si les FMB présentaient un nouveau concept de sécurité.

Les FMB ont fait recours contre l'arrêt du TAF. Le TF devra donc trancher sur la poursuite ou non de l'exploitation de la centrale au-delà du premier semestre 2013. L'exploitant estime être mieux à même de promouvoir les énergies renouvelables s'il peut encore exploiter Mühleberg quelques années.

Vers une production neutre en CO2

A l'horizon 2030, FMB Energie SA entend renoncer à l'acquisition de projets de production thermique fossile supplémentaires. Mais cela ne concerne pas les installations déjà en cours. Il se réserve la possibilité de construire des centrales à gaz déjà en projet en Suisse ou dans les pays voisins.

Ce scénario, qui s'inscrit en accord avec la stratégie énergétique 2050 de la Confédération, doit permettre de maintenir la sécurité d'approvisionnement de la Suisse. Sur le long terme, les Forces motrices bernoises maintiennent leur objectif d'une production neutre en CO2.

Le groupe FMB Energie veut aussi se doter d'un nouveau patron pour aborder l'avenir. L'actuel CEO Kurt Rohrbach quittera ses fonctions après une phase de transition pour occuper la 2e vice-présidence du conseil d'administration, où il contribuera à la mise en oeuvre de la stratégie. Mais en attendant la désignation d'un nouveau CEO, Kurt Rohrbach assumera les deux fonctions.

Le fournisseur d'énergie approvisionne directement et indirectement via ses partenaires distributeurs, plus d'un million de personnes, essentiellement avec du courant produit dans ses installations.

ats/ap/hof

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Il suffit de 3 m2 de panneaux solaires par habitant pour remplacer Mühleberg

Il suffit de 3 mètres carrés de panneaux solaires par habitant pour remplacer la centrale nucléaire de Mühleberg. Dans une étude publiée mardi, l'Agence des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique (AEE) a souligné que les énergies renouvelables "peuvent sans problème remplacer les plus vieilles centrales" de Suisse.

"Comme le montrent les expériences faites en Allemagne, il est parfaitement possible de développer rapidement l'exploitation de l'énergie solaire pour remplacer la centrale de Mühleberg", affirme le professeur Franz Baumgartner de la Haute école ZHAW de Winterthour.

Il reconnaît toutefois que le prix du courant s'en trouverait renchéri d'un demi-centime par kilowattheure (kWh).

"Avec la volonté politique nécessaire, le remplacement de la centrale nucléaire obsolète de Mühleberg et des autres vieilles cuves atomiques de Beznau I et II par des énergies modernes n'est pas une vision d'avenir mais peut être fait ici et maintenant", a plaidé Stefan Batzli, directeur de l'AEE.

"Rien que la production prévue des projets déposés à la Confédération et non encore traités pour bénéficier de la rétribution à prix coûtant du courant injecté (RPC) suffirait".

"Les projets susceptibles de bénéficier de la RPC ont une capacité qui dépasse les 8000 GWh; cette production représente près de 15% de la consommation finale actuelle", a relevé Stefan Batzli. S

elon lui, il est temps que "les politiques lèvent ou tout au moins assouplissent le plafond budgétaire de la RPC" afin que les vieilles centrales nucléaires puissent être rapidement désaffectées.

Bénéfice net en baisse de moitié en 2011

Les FMB ont vu leur bénéfice net baisser de moitié à 122,8 millions de francs en 2011. Parallèlement, le chiffre d'affaires a reculé de 5,6% à 2,632 milliards de francs. Les ventes d'électricité ont régressé de 7,9% à 20'721 Gigawattheures (GWh), a annoncé mardi le groupe bernois.

Les résultats de l'exercice 2011 des FMB ont été influencé par une série de facteurs en majorité négatifs. "Du fait de la faiblesse des précipitations au printemps et en été, la production hydraulique a été inférieure à l'année précédente, atteignant 3'406 GWh", a expliqué le groupe. La disponibilité de la centrale nucléaire de Mühleberg a également "été plus faible en raison des travaux d'optimisation du système d'urgence SUSAN".

Les FMB ont aussi dû effectuer des corrections de valeurs comptables des installations de production. Il en ressort un effet négatif de 317,7 millions de francs.

De manière générale, les activités liées à l'énergie en Suisse ont obtenu de bons résultats l'an dernier alors que les activités internationales ont traversé une période difficile. La baisse de la production propre, l'augmentation des coûts d'acquisition de l'énergie, ainsi que des charges non recouvrables de 14 millions résultant de la suspension de la demande d'autorisation pour le remplacement des centrales nucléaires ont pesé sur les comptes.

Les FMB ne prévoient pas d'amélioration des conditions régnant sur le marché en 2012. Les prix de l'énergie devraient rester bas et une pression accrue va peser sur les marges à l'échelon international.

Le franc fort et les normes de régulation vont influencer négativement les résultats de l'année en cours. Ceci d'autant plus que "les gains d'efficacité résultant des mesures engagées pour réduire les coûts ne déploieront pas encore leur effets". Le groupe bernois va notamment supprimer 255 emplois.