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La moule quagga s'attaque au Léman après avoir conquis celui de Constance

La moule quagga est en passe de coloniser le lac de Genève [Domaine public - USGS]
La moule quagga, espèce invasive, est en passe de proliférer dans le Léman / Le Journal horaire / 31 sec. / le 19 mai 2020
La moule quagga prolifère dans les eaux du Léman, a averti mardi la Commission internationale pour la protection des eaux du Léman. Cette espère invasive originaire du fleuve Dniepr, dans l'Est de l'Europe, pourrait devenir difficilement contrôlable.

Moule d'eau douce originaire du bassin du Dniepr, fleuve qui se jette dans la mer Noire, la moule quagga ou Dreissena bugensis est arrivée par accident dans les lacs suisses car elle peut s'accrocher à la coque des bateaux, se trouver dans les moteurs ou les eaux de ballast. Le mollusque peut même être transporté par inadvertance sur du matériel de sport nautique ou de pêche.

Pas de prédateurs

Comme beaucoup d'espèces exotiques, elles n'ont souvent pas, dans leur nouvel environnement, de prédateurs qui peuvent réguler leur développement. Leur propagation évolue alors rapidement et devient difficilement contrôlable, a souligné la Commission internationale pour la protection des eaux du Léman dans un communiqué.

La moule quagga représentent une menace pour la biodiversité des lacs et pourrait entraver la production d'eau potable, la pêche, l'exploitation thermique et les loisirs nautiques, poursuit la commission. Cette dernière recommande donc aux usagers des lacs suisses de prendre une série de précautions.

Elle pullule déjà dans le lac de Constance

Les propriétaires de bateaux, les plongeurs et les pêcheurs qui se déplacent d'un lac à l'autre doivent impérativement "nettoyer efficacement" leur embarcation ou leur matériel avant toute mise à l'eau dans le Léman. Ces "gestes indispensables" permettront d'éviter de propager de nouveaux organismes dans le lac.

La moule quagga a été repérée dans les eaux du Léman la première fois fin 2015. Depuis, plusieurs relevés sur le pourtour du lac confirment sa prolifération. Elle est particulièrement présente dans le lac de Constance depuis trois ans, où elle colonise les canalisations d'eau potable et prive de petits organismes de nourriture en filtrant l'eau du lac.

>> Lire à ce sujet : Les lacs suisses sont menacés par une invasion de moules

ats/vic

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Elle tire son nom d'un zèbre

La moule quagga tire son nom d'une sous-espèce de zèbre d'Afrique du Sud aujourd'hui éteinte, rayé seulement de la tête à la première moitié du corps. Comme pour ce zèbre, les rayures de la moule quagga disparaissent au niveau de sa face ventrale.

>> Le zèbre quagga en photo

Très proche de la moule zébrée (Dreissena polymorpha ) qu'elle tend à supplanter dans les eaux à faible courant, elle est légèrement plus grande (environ 2 centimètres de large et 4 de long) et peut coloniser les substrats mous.